L’autorité de l’aviation civile de la RDC a ordonné la réduction des fréquences hebdomadaires de la compagnie Brussels Airlines vers Kinshasa. Une décision à fort relent politique, estiment plusieurs observateurs.
Le torchon brûle entre Bruxelles et Kinshasa , Brussels Airlines subit les conséquences
Dans une lettre envoyée à la représentante de Brussels Airlines à Kinshasa, dont la rédaction eu copie, le directeur général de l’AAC-RDC a notifié à la compagnie de la réduction de sept (07) à quatre (04) vols le nombre de fréquences hebdomadaires à compter du lundi 05 février 2018.
La raison évoquée est le «manque de réciprocité» des services aériens entre la République Démocratique du Congo et le Royaume de Belgique.
« Une mesure plutôt surprenante » s’étonne un pilote congolais « quand on sait que toutes les compagnies de la RDC sont inscrites sur la liste noire de l’Union europeenne. De ce fait, elles ne peuvent opérer dans l’espace aérien européen », explique-t-il.
Pour la plupart des observateurs de la scène politique congolaise, cette décision a beaucoup plus de relents politiques qu’une véritable mesure de réciprocité.
En effet, depuis le 10 janvier dernier, la Belgique a décidé de suspendre sa coopération bilatérale avec la République démocratique du Congo. En guise de réaction, le 25 janvier, le ministre congolais des Affaires étrangères She Okitundu avait ordonné à la Belgique de mettre fin aux activités de la nouvelle agence belge de développement (Enabel) ainsi que de procéder à la fermeture en Belgique de la Maison Schengen, sorte de consulat commun à l’Union européenne géré par Bruxelles, pour 17 pays membres de l’Union européenne et la Norvège.
« Une décision qui devait viser la Belgique, mais qui, en fait, ennuie beaucoup plus les Congolais qui cherchent à obtenir un visa pour l’Europe. Car, bien au-delà de la Belgique c’est un quinzaine de pays de l’Union qui sont impactés sans oublier la Norvège », a commenté un ancien ministre congolais des Affaires étrangères cité par La libre Afrique.