Le Président ghanéen Nana Akufo-Addo veut mettre fin à l’emprunt extérieur. Il a réaffirmé son intention de mettre en place des « mesures irréversibles » afin de ne plus recourir à l’aide étrangère. Une méthode plutôt similaire à celle de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo qui préconisait le concept de « budget sécurisé ».
Nana Akufo-Addo ne veut plus recourir à un endettement massif
Secoué par une crise économique, l’ancien président John Dramani Mahama s’est tourné vers les bailleurs de fonds étrangers pour une aide financière. Celui-ci a contracté auprès du FMI un emprunt de plus de 900 millions de dollars. Nana Akufo-Addo, opposant à cette époque, avait vivement critiqué le choix de son prédécesseur, dénonçant une mauvaise gestion économique.
Aujourd’hui président élu du Ghana, le chef du Nouveau parti patriotique (NPP) a décidé de faire de l’autonomie financière son cheval de bataille. Plusieurs programmes et politiques ont donc été mis en place pour lutter contre le niveau trop élevé de la dette publique.
Ce jeudi 8 février, le chef d’État ghanéen était face aux Parlementaires pour discours sur l’état de la nation. Il a saisi l’occasion pour réaffirmer son intention de développer le pays en comptant en grande partie sur les ressources nationales. « Nous sommes déterminés à mettre en place des mesures irréversibles, pour maintenir une stabilité macro-économique. Ainsi, il n’y aura plus aucune raison de s’appuyer sur cette institution internationale (FMI, Ndlr) », a-t-il déclaré.
Pour justifier cette position, le Président estime que son gouvernement a déjà rempli les objectifs de relance de la croissance économique et payé plus de la moitié de l’endettement en l’espace d’un an. « Nous avons payé près de la moitié des arriérés hérités et, surtout, nous sommes à jour de nos obligations à l’endroit des fonds statutaires », a-t-il indiqué.
Si les équipes de l’institution monétaire ont fait savoir en 2017 que le programme d’aide triennale sera prolongé, le Président ghanéen estime qu’il « n’y a aucune raison » pour contracter une autre dette.
En claire, le pays de Kwame Nkrumah est désormais capable de subvenir aux besoins de la population et régler ses engagements en comptant sur ses propres ressources. « Pour la première fois depuis un long moment, notre économie est solide et tous les indices cruciaux sont au vert », a souligné le Chef de l’État.
Une politique économique similaire à celle de Laurent Gbagbo
La politique économique initiée par le Président ghanéen est par ailleurs fort similaire à celle de l’ancien président ivoirien. Laurent Gbagbo, incarcéré aujourd’hui à La Haye, initiait en son temps, le concept du « budget sécurisé » dans le paysage économique ivoirien.
Cette approche économique consistait pour la Côte d’Ivoire de compter en grande partie sur ses ressources propres pour se développer. En d’autres termes, il fallait s’employer à optimiser les ressources internes en réduisant au maximum le ratio de la dette, car c’est de telle manière que le pays pourra se développer.
Cette méthode balayée aujourd’hui du revers de la main par le pouvoir d’Abidjan semble avoir séduit son voisin le Ghana.