Un groupe de ressortissants de la RDC ambitionne de déposer une requête contre le président Joseph Kabila et ses proches à la CPI. À cet effet, deux bus de 50 personnes devraient quitter la Porte de Namur à Bruxelles, ce vendredi, en direction de La Haye, selon nos sources.
Des Congolais veulent traduire Joseph Kabila devant la CPI
À l’initiative de Jeannot Kabuya, président d’Alternance 243, des Congolais vivant en Europe, précisément en Belgique, appuyée par des organisations de droits de l’homme entendent saisir la Cour pénale internationale (CPI) pour connaitre de graves infractions commises lors des différentes crises congolaises.
Les conflits qui ont éclaté dans le Kasaï central et dans bien d’autres régions congolaises, sans oublier les incessantes répressions des manifestations de l’opposition et surtout la chasse des religieux à Kinshasa, sont autant de crimes qui relèvent de la compétence de cette justice internationale. Aussi, une fois à La Haye, ils seront reçus par la procureure Fatou Bensouda elle-même pour lui soumettre la raison de sa sollicitation.
En effet, la motivation de ces indignés se centralise sur deux événements survenus dans leur nation, notamment, pour les événements de Kasaï et les marches des chrétiens qui ont débouché sur des violences. Dans la province de Kasaï en 2017, des massacres visant des ethnies et mettant à l’abri d’autres ont été observées dans cette partie de la RDC.
Selon des indiscrétions, les familles des ethnies Tshokwe, Pende et Tetela quittaient les villages quelques jours avant les massacres, de sorte que seuls les Lubas étaient présents lors des attaques auxquelles participaient les originaires du village « non-Lubas ». Comme lors du génocide des Tutsis au Rwanda, en 1994, les victimes ont été tuées par leurs voisins et connaissances, organisés et armés par des corps de sécurité nationaux, dont certains éléments participaient aux crimes, après que « des discours haineux contre les Lubas ont été propagés dans les villages« . De surcroît, des barrages avaient été érigés en différents lieux pour appréhender ceux qui fuyaient le théâtre des affrontements.
Plus récemment, de nombreuses violences ont été observées après que les responsables religieux ont demandé à Joseph Kabila l’application de l’Accord de la Saint-Sylvestre de 2016. Ces violences ont fait de nombreuses victimes, singulièrement lors de la marche réprimée par l’armée le 31 décembre 2017 qui a coûté la vie à plusieurs personnes.