Lors d’une conférence de presse conjointe de Moussa Faki Mahamat et Rex Tillerson à Addis-Abeba, le président de la Commission de l’UA a invité le peuple africain à conjuguer au passé les propos outrageants de Donald Trump, traitant les pays africains de « pays de merde ».
Moussa Faki Mahamat passe l’éponge sur les propos de Trump
Les propos de Donald Trump ont été durement ressentis en Afrique, engendrant du coup des aversions contre le président américain. En effet, à la mi-janvier 2018, le président américain s’interrogeait à l’endroit des immigrés africains, salvadoriens et haïtiens en ces termes : « Pourquoi fait-on venir ici tous ces gens de pays de merde ? » Quand bien même le successeur de Barack Obama a tenté de se disculper par des explications peu convaincantes, le mal était déjà fait.
Réunis à Addis-Abeba, en Éthiopie, dans le cadre du 30e Sommet de l’Union africaine du 27 au 29 janvier derniers, les chefs d’État et de gouvernement africains avaient alors reçu un courrier du président Trump dans lequel il exprimait son attachement au peuple d’Afrique, ainsi que ses voeux de réussite pour le sommet. Cependant, cette lettre du locataire de la Maison-Blanche n’a pas permis de décrisper l’atmosphère.
C’est ainsi que le secrétaire d’État américain, Rex Tillerson, en visite sur le continent africain, s’est entretenu, ce 8 mars 2018, avec Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine. Pendant leur échanges, les deux hommes ont évoqué les relations afro-américaines dans toute leur globalité. L’émissaire de la Maison-Blanche a par ailleurs interpellé le président de l’UA sur la percée de la Chine sur le continent noir.
Mais lorsqu’il s’est agit des propos déplacés de Trump sur les Etats africains, le diplomate tchadien a tout simplement déclaré : « J’ai reçu une lettre du président Trump qui m’était adressée et j’en ai parlé à d’autres dirigeants africains. Je crois que cet incident appartient au passé. »
Mais pardonner ne veut pas forcément dire oublier. Ces propos outrageants resteront à jamais gravés dans la mémoire collective des peuples noirs en général et africains en particulier.