L’opinion selon laquelle la CPI serait une justice pour Africains est en passe d’être confirmée. En plus de la procureure gambienne Fatou Bensouda, le Nigérian Chile Eboe-Osuji vient d’être élu président de cette juridiction pénale internationale.
Quand des Africains dirigent la CPI contre des Africains…
La Cour pénale internationale (CPI), créée par la Convention de Rome du 17 juillet 1998, est une juridiction permanente, destinée à punir les crimes les plus graves contre le droit humanitaire international, lorsque les criminels ne peuvent être jugés dans leur pays. Sur cette lancée, la compétence de l’institution pénale internationale relève des crimes contre l’humanité, des génocides et des crimes de guerre.
À ce jour, les détenus de la prison de Scheveningen sont pour la plupart des Africains, notamment l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, son ancien ministre de la Jeunesse Charles Blé Goudé, ainsi que l’ancien vice-président de la RDC, Jean-Pierre Bemba. D’autres personnalités africaines sont également traquées par la Cour, à savoir le président soudanais Omar El Béchir et Seif El Islam Kadhafi, l’un des fils de l’ex-président libyen Mouammar Kadhafi.
Par conséquent, les États africains envisagent de quitter le Statut de Rome et définitivement tourner le dos à la CPI au bénéfice d’une juridiction panafricaine qui connaitra des affaires relevant de crimes graves et crimes contre l’humanité dans lesquelles des Africains sont impliqués. Mais jusque-là, seul le Burundi a osé franchir le pas.
En plus des divergences affichées par les États africains dans ce projet de retrait collectif de la CPI, d’autres obstacles pourraient totalement annihiler cette initiative. En effet, plusieurs personnalités originaires du continent sont nommées à des postes-clés au sein de cette juridiction qui siège à La Haye aux Pays-Bas. Il s’agit de la Gambienne Fatou Bensouda qui est la Procureure principale de la Cour. En outre, le Nigérian Chile Eboe-Osuji, qui a signé son entrée à la CPI en 2011 en tant que juge, a été élu président de la cour pénale internationale ce dimanche 11 mars, remplaçant la juge argentine Silvia Fernández de Gurmendi.
D’autres magistrats africains, dont la Béninoise Alapini-Gansou Reine Adélaïde Sophie et l’Ougandaise Bossa Solomy Balungi ont intégré la CPI, l’année dernière, pour un mandat de neuf ans.