Les dirigeants africains se rendent, ce mercredi 21 mars, à Kigali pour signer le traité de la ZLEC instituant le libre-échange entre les pays du continent. Une fois en vigueur, cet accord permettra à l’Afrique d’être la plus grande zone de coopération économique au monde.
Le traité de libre-échange intra-africain signé ce mercredi à Kigali
Les dirigeants africains se réunissent ce mercredi à Kigali au Rwanda dans le cadre du lancement de la Zone de libre-échange continentale (ZLEC). La décision d’établir un marché commun continental remonte au traité d’Abuja de 1991 qui prévoit d’instaurer à terme une zone de libre-échange entre les 54 Etats du continent.
Fraction de l’agenda 2063 de l’Union africaine, le projet représentera 3.400 milliards de dollars de PIB cumulés. Mais pour entrer en vigueur, il devra recevoir l’assentiment d’au moins 22 États membres sur les 54 que compte l’organisation continentale. Ce qui pourrait gangrener la réalisation de ce projet, car depuis l’annonce de la signature de cet accord, des voix discordantes se font entendre.
Le Nigeria a d’ores et déjà opposé une fin de non-recevoir quant à se rendre à Kigali. Abuja ne voit pas, du moins pour l’instant, l’utilité de faire partie de cette zone. Des hommes d’affaires nigérians exigent préalablement de leur gouvernement d’étudier et discuter des détails de cet accord avant d’y adhérer.
En outre, pour des raisons, notamment liées aux relations tendues entre le Burundi et le Rwanda, le président Pierre Nkuruziza a signalé son absence. Le régime burundais reproche à Kigali son soutien à l’opposition. Toutefois, Bujumbura precise qu’il pourra éventuellement signer le traité.
Du côté de certaines sommités du continent, la crainte se situe sur la disparité en termes de développement, que ce projet est susceptible de créer. « Pour moi, les gagnants seront les plus grands pays comme l’Afrique du Sud, peut-être le Maroc, à la limite le Nigeria, mais selon les secteurs, il y aura également des gagnants et des perdants », a souligné le Bissau-Guinéen Carlos Lopes, ancien dirigeant de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique et fervent partisan de la ZLEC.
Quoi qu’il en soit, il y a un certain engouement autour de ce projet, et une trentaine de chefs d’Etat sont attendus ce mercredi dans la capitale du pays des mille collines.