Le Cameroon People’s Party (CPP), un parti de l’opposition camerounaise a préconisé une « transition politique pour refonder l’Etat, au regard de la crise » que connaît le pays, dans une note.
Le CPP estime que refonder l’Etat peut ramener la paix dans le pays
« Au regard des crises profondes que connaît notre pays et de l’impasse dans laquelle les Camerounais se retrouvent, le CPP estime qu’il est plus qu’urgent de mettre en œuvre une transition politique pour refonder l’Etat au Cameroun », indique Kah Walla, dans la note.
Depuis 2016, le Nord-ouest et le Sud-ouest, les deux régions anglophones du Cameroun, traversent une crise sociopolitique.
Dans l’Extrême-nord, le pays est confronté à des attaques de la secte islamiste Boko Haram.
Selon la présidente du CPP, cette « transition politique démocratique est le seul horizon réaliste et souhaitable » pour le Cameroun.
Elle pourra permettre entre autres, de « redéfinir la forme de l’Etat, réformer l’Armée et les autres forces de maintien de l’ordre (police et gendarmerie), les systèmes et institutions clés, traiter la question du retour des réfugiés humanitaires et politiques ainsi que celle de l’amnistie pour les prisonniers politiques.
La formation évoque comme raison, son « exclusion injustifiée et illégale depuis 2011 » et proteste contre « les multiples violations des droits, libertés fondamentales des Camerounais, la gestion par le gouvernement de la crise anglophone qui n’a cessé de s’aggraver, et (celle liée) à Boko Haram. »
Un consortium de syndicats anglophones dissout, exigeait l’indépendance de leurs régions et le départ de M. Biya, au pouvoir depuis 35 ans. Le consortium dénonçait également la marginalisation de la minorité anglophone (environ 20% des 24 millions d’habitants) par rapport à la majorité francophone.
La situation s’est dégradée avec l’interpellation au Nigeria de 47 séparatistes, dont Sisiku Ayuk Tabe (leader) et leur extradition au Cameroun. Outre les attaques contre les Forces de défense, des groupes sécessionnistes armés, procèdent à des enlèvements de responsables administratifs.
Samedi, l’Alliance des forces progressistes (Afp), une autre formation de l’opposition, a suspendu sa participation aux festivités de la fête de l’unité, « désormais vidé de tout son sens républicain ».