Idrissa Nassa, président du conseil d’administration (PCA) de Coris Bank International a dénoncé mardi des « propos mensongers et diffamatoires » à l’encontre de la banque contenus dans le livre-témoignage de l’ex-Premier ministre burkinabè Isaac Zida.
Le PCA de Coris Bank du Burkina qualifie les propos d’Issa Zida de « diffamatoires »
M. Nassa affirme que la banque s’est vue « obligée de faire abstraction de (son) devoir de réserve (et) à réagir aux propos mensongers et purement diffamatoires » tenus par l’ex-chef du gouvernement de la transition burkinabè, « dans une volonté légitime de s’auto-blanchir ».
Dans son livre-témoignage qui vient de paraître, intitulé « Je sais qui je suis », Yacouba Isaac Zida déclare en substance qu’Idrissa Nassa est venu lui notifier « dès les premiers jours de la transition » l’existence de trois comptes bancaires « ouverts depuis de nombreuses années à Coris Bank International », dont le gestionnaire était François Compaoré, frère cadet de l’ex-président Blaise Compaoré, chassé du pouvoir en octobre 2014 par une insurrection populaire.
Issac Zida soutient qu’Idrissa Nassa « avait l’intention » de lui remettre tous les fonds, « mais cette méthode opaque de gestion était contraire » à ses principes.
Le PCA qui bat en brèche ces allégations, a soutenu pour sa part que la banque a été convoquée via un appel téléphonique du colonel Alain Ouédraogo (ex-Chef d’Etat-major adjoint de la gendarmerie) et reçue le 5 novembre 2014 par Isaac Zida et les colonels Auguste Denise Barry et Boubacar Bâ.
Selon Idrissa Nassa, la banque a par la suite subi des « pressions » et des « menaces à peine voilées » de Zida pour que soient mis à sa « disposition immédiate » les fonds des comptes qui, précise-t-il, sont des comptes de la présidence et non des comptes appartenant à Blaise Compaoré, son épouse Chantal et son frère François Compaoré, comme le pensait l’ex-Premier ministre.
« Soucieux du respect scrupuleux des procédures bancaires, en toute courtoisie nous lui avons marqué un refus assorti de la stricte indication des voies légales à suivre pour que ces comptes soient utilisables », a dit M. Nassa.
Après des démarches administratives, les fonds ont été transférés sur un compte dont mandataires étaient le lieutenant-colonel Théophile Nikiéma et Louis Marie Achille Tapsoba. Et les retraits ont débuté le 27 novembre.
« Quand on sait qui on est, suivant le titre du livre, on doit savoir se défendre avec honneur et dignité sans chercher à salir les autres », a déclaré Idrissa Nassa, ajoutant qu’Isaac Zida a « l’obligation morale de rétablir la vérité ».