La défense de Amadou Vamoulke, l’ex-patron de l’office de radio et télévision du Cameroun (CRTV), poursuivi pour un détournement présumé de près de trois milliards FCFA, a sollicité du Tribunal criminel spécial (TCS) de Yaoundé le rejet de certaines pièces présentées par le ministère public, évoquant des irrégularités.
La défense de Vamoulke s’oppose à des pièces d’accusation
« Le procès-verbal préliminaire d’enquête et le rapport du directeur de la police judiciaire (qui) n’obéissent pas aux procédures du code pénal doivent être rejetés », a indiqué mercredi, l’avocat de M. Vamouke, précisant qu’hormis la première et dernière du PV, le contenu n’est pas signé. »
A la reprise du procès de l’ex-directeur général de la CRTV, après 13 renvois, l’avocat général a présenté les « pièces » notamment « le rapport du contrôle supérieur de l’Etat, le procès-verbal d’enquête préliminaire et les annexes à verser au dossier de procédure. »
Si la défense des accusés n’a fait aucune observation relativement au rapport du contrôle supérieur de l’Etat, elle a émis des réserves concernant le rapport d’enquête, évoquant des « irrégularités. »
Le conseil de l’ancien ministre des Finances, Polycarpe Abah Abah, co-accusé de Vamoulké a demandé au tribunal d’écarter des débats les pièces produites par l’accusation qui ne portent aucune mention de certification légale », soulignant que leur contenu est composé exclusivement de photocopie.
Il a exigé que l’accusation produise les originaux de certains documents (chèques, correspondance, protocole d’accord) qui « permettront de voir la vérité ».
Amadou Vamoulke est poursuivi pour un détournement présumé de près de trois milliards FCFA, représentant le déficit de « report de trésorerie » à son arrivée à la tête de l’office de média public en janvier 2005, en co-action avec M. Abah Abah.
Le 29 juillet 2016, il a été placé sous un mandat de détention provisoire à la prison centrale de Yaoundé, et plaidé non-coupable, à l’ouverture de son procès (31 juillet 2017).
Une nouvelle accusation de détournement de 25 milliards pèse contre l’ancien patron de la chaîne publique et huit de ses anciens collaborateurs qui ont été inculpés par le tribunal.
Le Comité international pour la réhabilitation et la libération de Amadou Vamoulké (CIRLAV) et l’Alliance internationale pour la défense des droits et des libertés (AIDL), deux organisations qui soutiennent sa cause, dénoncent un « procès politique. »
Après avoir écouté toutes parties, le président de la juridiction, Emmanuel Ndjere a renvoyé l’affaire au « 4 décembre, afin de permettre au tribunal de se prononcer sur la recevabilité des pièces présentées. »
Créé en 2011, le TCS de Yaoundé est spécialisé dans la répression de la grande corruption, pour des montants à partir de 50 millions FCFA.