Le président du tribunal Seidou Ouédraogo a suspendu mardi à Ouagadougou l’interrogatoire de l’ex-ministre burkinabè des Affaires étrangères Djibril Bassolé (un des principaux accusés au procès du putsch manqué de 2015), après avoir constaté l’absence de ses avocats, qui contestaient la poursuite des débats après leurs « interventions terminales ».
Les avocats de Bassolé quittent le palais de justice
Les avocats de M. Bassolé se sont étonnés de la poursuite des débats (avec les réactions du parquet), qui devraient, selon leur lecture de la procédure, être clos après leurs « interventions terminales » débutées depuis lundi.
« Que personne d’autre que la loi n’impose son point de vue dans ce tribunal », a réagi l’un des avocats des parties civiles, Maître Kam, qui s’est dit « totalement étonné » face à « une telle posture de la défense », car ce procédé ne s’applique que lors des réquisitions et plaidoiries selon lui.
Les avocats de la défense ont jugé « extrêmement discriminatoire » que le président du tribunal « ouvre encore le tour » après leurs interventions, alors qu’il n’y a pas eu plus de deux tours de parole pour les autres accusés.
« Je croyais que c’était le dernier jour, raison pour laquelle j’ai pris sur moi de quitter la clinique pour venir », a dit Maître Barry, qui a suggéré une « suspension d’audience » en cas de poursuite des débats car elle n’a « pas la force matérielle de tenir », son collègue Maitre Bonkoungou (l’un des principaux avocats de la défense) étant absent pour des raisons de santé.
Le juge a décidé de poursuivre les débats et accordé une pause de 10 minutes à la défense pour une concertation avec leur client.
Maître Thiam, qui avait prévenu qu’il s’en irait aux environs de 11h30 (GMT et heure locale) pour son vol vers le Sénégal où il a « pris des engagements », a quitté la salle quelques minutes après Me Barry.
Constatant l’absence des avocats du général Djibril Bassolé, le juge a demandé à l’accusé de regagner sa place et a procédé à l’examen d’autres dossiers, notamment des demandes de liberté provisoire.
Ce sont 84 personnes, dont neuf en fuite, qui sont poursuivies essentiellement pour « atteinte à la sûreté de l’Etat », lors du putsch manqué de septembre 2015.
La résistance populaire contre la tentative de coup d’Etat a officiellement fait 14 morts et une quarantaine de blessés.