Depuis 2015, les attaques terroristes contre le Burkina Faso ne se comptent plus. Le président déchu Blaise Compaoré, accusé, à tort ou à raison, d’avoir des liens avec ces groupes jihadistes, adresse un courrier à son successeur pour démentir cette allégation.
Jihadisme au Faso, Blaise Compaoré s’en défend
Le Pays des hommes intègres est confronté à une menace terroriste à nulle autre pareille. L’attaque perpétrée contre le Splendid Hôtel et le Restaurant-Café Cappuccino à Ouagadougou, le 15 janvier 2016, hante encore les Burkinabè. Les actions des groupes jihadistes dans la province du Soum et autres régions du pays, constituent un véritable camouflet pour les nouvelles autorités du Faso, qui ne savent plus à quel saint se vouer.
C’est dans cette période de grosses incertitudes que le président Roch Kaboré a porté de graves accusations contre son prédécesseur, l’ancien président Blaise Compaoré. En visite à Berlin, la capitale allemande, fin février, le chef de l’Etat burkinabè a lancé :
« Le Burkina Faso a bénéficié de la paix sociale pendant des années parce que, quelque part, nous avions un deal. Cela me semble évident d’autant que je dois rappeler qu’après le départ de Blaise Compaoré et les élections, à peine avons-nous mis en place le gouvernement le 12 janvier 2016, que nous avions le premier attentat au Burkina Faso et depuis, nous sommes dans une activité anti-terrorisme dont l’objectif est de nous empêcher de travailler. »
Heurté par cette accusation frontale, l’ex-président Compaoré est sorti de sa réserve en adressant une missive à son (ancien) compatriote. Dans son courrier, Blaise Compaoré dénonce de « graves allégations » portées contre sa personne.
Celui qui a été chassé par une insurrection populaire, fin octobre 2014, ne se dit pour autant pas rancunier. Au nom de la continuité de l’Etat, il propose ses services aux autorités sécuritaires burkinabè afin de contribuer à mettre fin à ce fléau ravageur.
Il propose donc « sa disponibilité et son soutien dans le cadre de la continuité de l’État face à la situation de déchirure que traverse actuellement le Burkina ». Dans un précédent courrier Compaoré avait déclaré : « J’ai souffert lorsqu’il (Ndlr, le Burkina Faso) a été l’objet d’attaques terroristes qui ont occasionné de nombreuses pertes en vies humaines. »
Dans l’optique de rassurer le nouveau locataire du palais présidentiel Kosyam sur sa loyauté, Compaoré dit reconnaitre Kaboré comme le président légitime, sans oublier de lui rappeler leurs relations anciennes et personnelles.