L’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri) a rendu un classement des pays du continent en fonction de leurs dépenses militaires. Selon ces estimations, les dépenses des pays africains sont en baisse.
En 2018 les dépenses militaires du continent se sont élevées à 40,6 milliards de dollars.
Pour la quatrième année de suite, les dépenses militaires sont en baisse en Afrique. Dans une étude que vient de publier l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les pays africains auraient déboursé 40,6 milliards de dollars pour leurs armées en 2018. Cela représente 8,4% de moins qu’en 2017. Le Sipri indique d’ailleurs qu’ « il s’agit de la baisse annuelle relative la plus importante depuis le pic de l’après-Guerre froide, atteint en 2014 ».
Selon l’étude, les dépenses se sont élevées en 2018 à 22,20 milliards de dollars (près de 13 mille milliards de francs CFA), soit 5,5% de moins qu’en 2017. Quatre pays de la région (Algérie, Maroc, Tunisie, Libye) ont été retenus, le Sipri ayant classé l’Egypte au Proche-Orient. Pour la première fois les dépenses des quatre pays cités dépassent celles des 45 pays de l’Afrique subsaharienne, qui s’élèvent à 18,4 milliards de dollars (10,7 mille milliards de francs). A noter que ce classement n’inclue pas aussi les Comores et Sao Tomé-et-Principe, pays « présumés avoir des dépenses faibles », note le rapport. N’y figurent pas non plus ni l’Erythrée ni la Somalie, Etats « pour lesquels aucun chiffre n’est disponible ».
Pour le Sipri, les baisses observées en Afrique subsaharienne sont la conséquence des diminutions des dépenses militaires en Angola et au Soudan. La crise pétrolière qui sévit depuis 2014 a fortement influencé le budgétaire militaire de l’Angola. Au Soudan (-49% de dépenses en 2018), l’étude révèle que la baisse est due « à une crise économique, à la poursuite du conflit dans la région du Darfour et à une montée en puissance des manifestations anti-gouvernementales ».
Pour le reste, seul le Nigeria, confronté à la lutte contre le groupe jihadiste Boko Haram, a vu son budget militaire augmenter. Lagos est seulement dépassé par Pretoria. Mais selon le chef d’état-major de la South-African Army, cité par le site spécialisé opex360, le budget militaire de son pays, rongé par la corruption et en grande difficulté économique et financière, est « tombé à moins de 1% » en raison des coupes budgétaires pratiquées par le gouvernement de Cyril Ramaphosa.