Dans un rapport publié mercredi, le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) se montre préoccupé par la crise anglophone qui sévit au Cameroun. L’ONG décrie la passivité de la communauté internationale face à la crise humanitaire qui découle de ce conflit.
Une ONG appelle à plus d’implication dans la crise anglophone au Cameroun
Depuis près de trois ans, les régions du nord-ouest et du sud-ouest Cameroun sont en crise. Au départ simples revendications corporatistes, les manifestations ont viré à des conflits armés orchestrés par des groupes revendiquant la sécession. Plusieurs milliers de personnes ont fui les combats pour s’installer au Nigeria voisin et dans d’autres régions du pays. Le Conseil norvégien pour les réfugiés déplore la passivité de la communauté internationale face à la crise humanitaire qui découle des combats.
«La crise dans les régions anglophones du Cameroun est la crise humanitaire et de déplacement (de personnes) la plus négligée au monde », note l’ONG dans son rapport publié mercredi. « Nous devons en finir avec cette paralysie de la communauté internationale. Chaque jour que dure ce conflit, la rancœur se renforce et la région se rapproche dangereusement d’une guerre sans merci (…) Tandis que la crise dans les régions anglophones du Cameroun se poursuit, la communauté internationale demeure passive », ajoute Jan Egeland, le secrétaire général du NRC.
Selon les chiffres des Nations unies, 530 000 personnes ont quitté les régions en crise. Les combats entre l’armée et les milices séparatistes ont déjà fait 1850 morts d’après l’International Crisis Group (ICG). Au mois de mai, le premier ministre camerounais a effectué une tournée dans les régions anglophones pour un appel au dialogue. Le leader des séparatistes s’est dit favorable au dialogue mais à condition qu’il débouche à l’indépendance des zones concernées.
Deux autres pays africains font également face des crises humanitaires les plus négligées de la planète selon le NRC : la République démocratique du Congo et la République centrafricaine. L’ONG se base sur trois facteurs pour établir son classement : le manque de financement pour répondre aux besoins humanitaires, le manque de couverture médiatique et la négligence politique.