À l’instar de la classe politique, la nouvelle de la disparition subite du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly dans l’après midi du mercredi 8 juillet 2020, laisse dans la consternation toute la jeunesse ivoirienne. Particulièrement Sanogo Kakou Serge (SKS), président du Mouvement national des jeunesses actives de Côte d’Ivoire (MOJACI). Dans la contribution ci-dessous, SKS relève « la plus grosse perte de sa vie ».
Sanogo Kakou Serge (MOJACI) raconte Amadou Gon, le Premier ministre disparu brutalement mercredi
J’ai particulièrement ressenti votre départ comme l’une des plus grosses pertes de ma vie. Au lendemain de la découverte des premiers cas de COVID-19, ayant constaté que votre image s’était entachée sur la toile suite à la libération des VIP de L’INJS, je me suis appliqué à élaborer une fiche de synthèse comportant l’état des lieux, les impacts et des recommandations.
Ce document de six pages que j’ai fait corriger par l’ex-DG de l’ONI M. Konaté Diakalidia et qui vous a été acheminé le samedi 28 mars 2020 par les soins du Commandant Koné de votre staff Sécurité grâce au Directeur de Publication (DP) du magazine Bonne Gouvernance, Rodrigue Koffi. Le 31 mars 2020, lorsque je me suis réveillé à 22 h et que j’ai constaté sur les réseaux sociaux que l’ensemble de mes recommandations ont été prises en compte dans votre discours sur le plan de riposte sanitaire. Jamais j’avais été animé par un sentiment de satisfaction personnelle.
Deux jours après, le jeudi 02 avril 2020, vous m’avez téléphoné personnellement à 14 h 04 min alors que j’étais chez moi à la maison recevant la visite de mon jeune frère Abadje Auxcence Kroupy, actuel Secrétaire Général Adjoint 2 de la section FESCI de la cité universitaire du campus 2. Nous avons échangé durant plus de 06 min. Vous m’avez remercié et félicité pour la qualité de mes analyses et de la pertinence de ma note contributive. Vous aviez souligné ce jour mon courage à produire un document indiquant la part de responsabilité du gouvernement dans la propagation du virus.
Vous m’aviez demandé de me mettre au travail et de continuer à vous produire des notes de synthèses chaque semaine. Et pour cela vous m’avez envoyé vos coordonnées spéciaux (contact privé et mail). Ce jour, ce fut la première fois que j’ai coulé des larmes d’émotion. C’était vraiment très émouvant de recevoir l’appel d’une aussi haute autorité comme Amadou Gon. J’ai écouté la voix d’un homme très doux, paternel et sympa. Quelle marque d’humilité d’un homme???.
Je me rappelle encore tous les mails que je vous ai envoyés traitant de plusieurs sujets pour lesquels vous avez pris certaines recommandations. Plusieurs échanges de mails bien avant votre départ pour Paris ont émaillé nos rapports. À votre retour j’ai éprouvé un sentiment de joie. Je ne savais pas que c’était une joie de courte durée alors qu’à votre demande que je préparais une fiche sur la présidentielle de 2020. J’étais censé vous envoyer cela en fin de semaine. À qui dois-je l’envoyer maintenant ?
Vous avez décidé de rentrer au pays pour mourir à la tâche. Quelle belle image. Je voudrais au passage tenir des mots de compassion à l’endroit du Ministre des Transports Amadou Koné, mon Parrain, celui qui m’a orienté sur les sentiers Amadou Gon. Monsieur le Premier Ministre, votre disparition laisse un grand vide dans la conduite des affaires de l’Etat et c’est une grande épreuve pour notre formation politique, le RHDP. J’ai tenu à raconter cette histoire que je gardais au secret afin de vous rendre hommage. Dieu continue de vous garder.
À Dieu AGC !!!
Sanogo Kakou Serge (SKS),
Leader de jeunesse