Les reliques de Patrice Lumumba, le panafricaniste charismatique assassiné le 17 janvier 1961, seront bientôt sur ses terres natales en RDC où il recevra enfin ‘’une tombe digne de son sacrifice pour la nation », a annoncé, lundi, le président Félix Tshisekedi, lors d’un discours à la nation.
Patrice Lumumba: « Héro sans tombe depuis 60 ans »
Le président Tshisekedi a aussi annoncé la construction d’une tombe digne du « sacrifice » du héros national, Patrice Émery Lumumba, tout premier Premier ministre de la République démocratique du Congo.
Selon BBC, le président de la RDC a également confirmé qu’un mausolée sera construit pour honorer sa contribution à la Nation, avant que le pays ne célèbre son 61e accès à l’indépendance nationale et internationale. Depuis plusieurs dizaines d’années, les enfants de Patrice Lumumba réclament le corps de leur père, ou du moins ce qu’il en reste, à Sa Majesté le Roi des Belges, Philippe, pour enfin pouvoir faire le deuil et enterrer dignement leur père.
Dans une missive du 30 juin 2020, soit 60 ans après la déclaration d’indépendance du Congo, ces derniers, emmenés par leur sœur aînée, Juliana, expliquent que leur mère n’a eu de cesse de porter le deuil de son mari, assassiné à l’âge de 36 ans à peine. Finalement, après 53 ans d’attente, la veuve de Lumumba a dû lâcher prise.
« Le 23 décembre 2014, elle s’en est allée, le cœur brisé, sans pouvoir accomplir son devoir de veuve. Et, comble de malheur, nous savons que notre mère ne repose pas en paix.
« En présence du roi Baudouin, le 30 juin 1960, il a profité de la cérémonie de l’indépendance pour fustiger, dans un discours resté célèbre, les anciens maîtres coloniaux qui avaient infligé des mauvais traitements racistes et imposé un « esclavage humiliant » au peuple congolais.
Pour lui, les frontières du Congo belge et des colonies françaises, anglaises et portugaise voisines sont arbitraires, fixées par les puissances coloniales. En décembre 1958, il est présent à la Conférence des Peuples africains à Accra, qui constitue pour lui un tournant politique essentiel. Il y rencontre, entre autres, l’Antillo-Algérien Frantz Fanon, le Ghanéen Kwame Nkrumah et le Camerounais Félix-Roland Moumié, qui ont notamment en commun d’insister sur les effets délétères du régionalisme, de l’ethnisme et du tribalisme qui selon eux minent l’unité nationale et facilitent la pénétration du néocolonialisme.
À l’issue de la conférence, Patrice Lumumba, désormais fermement indépendantiste, revendique l’indépendance de la République du Congo devant plus de 10 000 personnes, dès son retour au Congo. Le Héros de l’indépendance congolaise, Patrice Lumumba a été nommé, à l’âge de 34 ans seulement, Premier ministre du pays nouvellement décolonisé et qui va plonger dans le chaos, après quelques mois seulement, suite à une mutinerie de l’armée. La sécession de la province du Katanga, riche en minerais, qui s’en suit, sera fatale pour le jeune dirigeant.
Patrice Emery Lumumba sera assassiné le 17 janvier 1961 avec 2 compagnons d’infortune, peu de temps après leur atterrissage à l’aéroport de Lubumbashi, alors Elisabethville, capitale de la République du Katanga. 3 jours après, soit le 21 janvier 1961, les 3 corps sont déterrés, découpés en morceaux puis dissouts dans l’acide sulfurique. Ce que l’acide ne peut dissoudre est brûlé et les cendres dispersées.
Un des bourreaux, le belge Gerard Soete, se vantera dans un documentaire, de garder, en souvenir, « quelques dents » de Lumumba, avant de se rétracter. 40 ans plus tard, la Belgique a reconnu porter la « responsabilité » morale de la mort de Patrice Lumumba.