La République de Centrafrique (RCA) s’enfonce dans le chaos jour après jour au lendemain de la prise, par les groupes armés, de la quatrième ville du pays à quelques jours des élections générales.
Centrafrique: La Minusca rassure, les groupes rebelles accentuent la pression sur Bangui
La Centrafrique, livrée aux chefs de guerre qui font la loi, connait une vive tension à quatre jours des élections présidentielle et législatives, alors qu’une coalition de groupes armés tente d’empêcher la tenue du scrutin. A Bangui, « la situation est calme », a assuré ce mercredi 23 décembre la Minusca, la mission onusienne déployée en Centrafrique. Abdulaziz Fall, le porte-parole de la force des Nations unies dans le pays, assure que « les groupes armés ont été repoussés dans la brousse » et que « les civils » commencent à revenir.
Escalade à Bambari
La circulation est timide sur les grands axes, a constaté un journaliste de Rfi. Car ce matin, la rumeur d’une attaque sur la capitale a créé la panique. Si elle a été démentie depuis, on a tout de même vu des habitants, des femmes avec des enfants dans les bras, courir dans tous les sens, y compris dans le centre-ville, poursuit la source. C’est bien le signe que l’inquiétude monte à l’approche du scrutin de dimanche 27 décembre 2020. À la mi-journée, le calme semblait revenu à Bangui.
Les rebelles armés ont continué de faire pression sur le pays, même s’ils n’ont pas beaucoup avancé, mais la quatrième ville de Centrafrique, Bambari, à quelque 380 km au nord-est de la capitale Bangui, est tombée mardi aux mains de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), un des nombreux groupes armés qui se partagent plus des deux tiers de la Centrafrique, annonce l’Afp.
Difficile en revanche d’avoir des certitudes sur la situation à Boali, qui se trouve à 100 kilomètres au nord de la capitale. Des témoins ont signalé ce matin des échanges de tirs entre les forces régulières et les rebelles. On signale toujours des hommes armés sur l’axe qui relie à la ville de Bossembélé. De nombreux habitants ont fui.
Dans l’ouest du pays, trois autres de ces groupes qui ont fait alliance et forment à présent une coalition, s’en sont pris à des axes routiers vitaux pour l’approvisionnement de la capitale. Notons qu’une réunion des partenaires de la Centrafrique, réunis dans le G5, doit avoir lieu en fin d’après-midi.