En Libye, le ministre de l’Intérieur Fathi Bachagha est sorti indemne d’une tentative d’assassinat, dimanche lors d’une attaque alors qu’il retournait à sa résidence à Janzour, une ville située à une dizaine de kilomètres de Tripoli.
Le puissant ministre de l’Intérieur libyen, Fathi Bachagha, victime d’une attaque
Le puissant ministre de l’Intérieur libyen, Fathi Bachagha, est sorti indemne ce dimanche 21 février d’une tentative d’assassinat près de Tripoli, faisant craindre une reprise des violences en plein effort pour une transition politique dans un pays miné par les luttes d’influence et le poids des milices.
Fathi Bachagha fait partie du Gouvernement d’union nationale (GNA) sortant de Fayez al-Sarraj, basé à Tripoli et reconnu par l’ONU. Il était fortement pressenti pour le poste de Premier ministre par intérim, finalement revenu le 5 février à Abdel Hamid Dbeibah, dans le cadre d’un processus politique parrainé par l’ONU.
Ce cacique de 58 ans qui a fait de lutte contre la corruption son cheval de bataille était fortement pressenti pour occuper le poste de Premier ministre par intérim, finalement revenu début février à Abdel Hamid Dbeibah, dans le cadre d’un processus parrainé par l’ONU.
Dix ans après le soulèvement appuyé par l’Otan qui a renversé le régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est toujours minée par les luttes de pouvoir, divisée entre deux autorités rivales, sur fond d’implications étrangères. Le 23 octobre, les deux parties rivales avaient signé un accord de cessez-le-feu permanent avec «effet immédiat», après cinq jours de discussions à Genève sous l’égide de l’ONU. Le 5 février, l’ingénieur et homme d’affaires Abdel Hamid Dbeibah a été désigné Premier ministre par intérim, aux côtés d’un Conseil présidentiel transitoire de trois membres, pour assurer la transition dans l’attente d’élections nationales en décembre 2021.
Le 17 février 2021, les Libyens ont célébré à Tripoli et d’autres régions de l’ouest du pays le 10e anniversaire du début de la révolution ayant renversé le régime de Mouammar Kadhafi en 2011.
Les autorités de l’Est, région contrôlée par le maréchal Haftar, n’ont tenu aucune célébration, pas même à Benghazi, berceau de la révolution et deuxième ville du pays.
Les ingérences étrangères ont aidé à alimenter l’animosité et les violences. Le GNA, installé en 2016 à Tripoli au terme d’un fragile processus onusien, est appuyé par la Turquie. Son rival, pouvoir incarné par Khalifa Haftar et implanté en Cyrénaïque (est), est soutenu par les Emirats arabes unis, l’Egypte et la Russie.