Au Tchad, Yaya Dillo a été exfiltré de son domicile par des proches. L’opposant historique au président Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis trente ans, a fait l’objet d’une “tentative d’assassinat pour des mobiles politiques”.
La mère de l’opposant tchadien Yaya Dillo tuée à son domicile
Le domicile de cet opposant tchadien, candidat à la présidentielle du 11 avril prochain, a été, dimanche 28 février, le théâtre de violents affrontements qui ont fait deux à cinq morts, dont sa mère, selon les sources, ainsi que plusieurs blessés.
« Il y a eu deux morts et cinq blessés, dont trois parmi les forces de l’ordre », lors d’une tentative d’interpellation de l’opposant Yaya Dillo Djerou à son domicile de la capitale tchadienne, a indiqué dans un communiqué Chérif Mahamat Zene, porte-parole du gouvernement.
Seul Succès Masra a pu être joint. La figure de l’opposition, candidat à l’élection présidentielle, estime que le président Idriss Déby Itno, a une fois de plus « ajouté un argument qui lui enlève toute sa légitimité et sa crédibilité pour diriger ce pays ».
« M. Déby utilise des blindés de l’armée – parfois fournis par des partenaires de notre pays, le Tchad, pour la lutte contre le terrorisme dans le Sahel – pour confisquer le pouvoir et pour tuer son propre peuple, pour tuer les familles de ses opposants, ses opposants eux-mêmes également. La liste est en train de se rallonger et nous sommes tous potentiellement des victimes de cette barbarie », dénonce l’opposant.
Dans la nuit, Yaya Dillo, qui est également le neveu du président Deby et appartient à la même ethnie, les Zaghawa, avait indiqué sur sa page Facebook que son domicile était encerclée par l’armée et la police.
« Ils viennent de tuer ma mère et plusieurs de mes parents », a-t-il écrit quelques minutes plus tard. « Un blindé a enfoncé ma porte principale. La lutte pour la justice doit continuer pour sauver notre pays. (…) Mes chers compatriotes, levons-nous ! », a-t-il conclu dans un dernier post publié au lever du jour.
Ces informations n’ont pu être confirmées de source indépendante et les autorités n’ont pour l’heure pas donné suite aux sollicitations de l’AFP. Dimanche après-midi, on ne savait pas si M. Dillo avait effectivement été arrêté.
Internet et les réseaux téléphoniques étaient très perturbés à N’Djamena.