L’ancien président de la RDC, Joseph Kabila, devenu chef de file de l’opposition, entend rebondir politiquement et jouer les premiers rôles, notamment au sein du Sénat où il est annoncé dans les prochaines semaines.
Quel avenir politique pour l’ancien président Joseph Kabila face à Tshisekedi?
En tant qu’ancien chef d’État, Kabila est devenu également sénateur à vie, aux termes de la Constitution. Absent de la scène politique depuis le 11 décembre 2020, l’ancien chef de l’État s’apprête à reprendre du service au Sénat, selon Me Lumeya Dhu Malghi, cadre du FCC, interrogé par nos confrères de Top Congo.
« Il y a ceux qui ont prétendu qu’il a tout arrêté. Là, il vient pour jouer son rôle parlementaire. Vous savez qu’il est le sénateur à vie. C’est lui le leader de l’opposition. Nous avons tous espoir qu’il va reprendre sa place au Sénat », a dit l’ancien ministre Lumeya.
Et d’ajouter que « sa présence va booster beaucoup d’affaires. Il va se comporter comme un opposant. Il connaît parfaitement bien les acteurs. Il va participer au développement de son pays. Il n’y a pas de sujet tabous. Nous allons rendre publiques les décisions du FCC».
Le sénateur à vie de la RDC avait quitté Kinshasa et y est retourné après 4 mois et demi. Ce dernier a passé l’essentiel de son séjour Katangais dans sa ferme de Kashamata.
Mardi 15 septembre 2020, à la rentrée parlementaire, le président honoraire de la RDC et sénateur Joseph Kabila a créé la surprise. Il a, pour la première fois, occupé son siège à la Chambre haute du Parlement. Comme le lui recommande d’ailleurs la Constitution du pays.
L’alliance politique entre Kabila et Tshisekedi aux oubliettes
Nous sommes en janvier 2019. La RDC venait de vivre sa première alternance démocratique. Joseph Kabila ne s’est pas présenté à l’élection, ayant décidé après 17 ans de mandat de ne pas briguer un troisième mandat consécutif controversé. Tandis que Tshisekedi accède au poste de président, le camp de Kabila obtient la majorité au Parlement. Cela signifiait que le Premier ministre serait également issu du FCC.
Le 06 décembre 2020, Tshisekedi a annoncé la fin de sa coalition avec son prédécesseur, suite aux multiples désaccords. Dans la foulée, Jeanine Mabunda, une alliée de Kabila, perd la présidence du Parlement de la RDC lors d’un vote. Une victoire pour le président Félix Tshisekedi, engagé dans une lutte de pouvoir avec les partisans de son prédécesseur, Joseph Kabila.
Des tensions persistantes ont fini par emporter l’alliance politique entre l’ancien et le nouveau chefs d’Etat. Le mariage de raison entre le CACH (Cap pour le changement, alliance entre Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe) et le Front commun pour le Congo (FCC) de l’ancien président Joseph Kabila n’a pas résisté aux échanges d’insultes verbales et dans certains cas, aux violences physiques entre militants et politiciens des deux factions politiques pourtant alliées.
Joseph Kabila candidat à la présidentielle de 2023 ?
Même si les deux hommes n’ont pas publiquement entamé des négociations pour mettre en place une coalition, l’analyste politique Christian Moleka pense que l’ancien chef de l’Etat devrait songer à se rapprocher de Martin Fayulu.
« A court terme, il faudra d’abord rassembler ce qui reste comme acteurs autour de lui et éventuellement envisager de nouvelles alliances. Pourquoi pas un rapprochement avec Fayulu puisque les circonstances font qu’ils sont tous un peu isolés par rapport à l’actuel président Félix Tshisekedi. Ce n’est qu’à la suite de cette réorganisation qu’il pourrait éventuellement s’investir dans la course pour 2023 », explique-t-il.
Dans son discours de fin d’année, Martin Fayulu qualifie « l’union sacrée » de « transhumance et de cancer pour le Congo ». Pour les partisans de l’ancien président congolais Joseph Kabila, aucune disposition constitutionnelle ne l’empêche de revenir à la tête de la République démocratique du Congo à l’expiration du mandat du président Félix Tshisekedi en 2023.