Menacé d’une levée d’immunité de Matata Ponyo. L’ancien Premier Ministre de la RDC, accusé de détournement de fonds, a réagi en denoncant, dimanche à Kinshasa, une cabale contre sa personne.
« Un dossier «truffé de mensonges », selon Matata Ponyo
Le senateur Augustin Matata Ponyo se dit prêt à affronter la justice congolaise qu’il qualifie de “politiquement instrumentalisée”. L’ancien Premier ministre, de retour à Kinshasa, était face à la presse le dimanche 9 mai, après qu’une information judiciaire a été ouverte contre lui et une demande de levée de son immunité, introduite au Sénat. Accusé par l’Inspection générale des finances (IGF) d’être le « responsable intellectuel » de la «débâcle financière» du projet agro-industriel de Bukanga Lonzo, Augustin Matata Ponyo, devenu sénateur, a dénoncé un dossier «truffé de mensonges».
« En réalité, si la vérité était respectée, on n’allait même pas demander la levée des immunités. Parce que le dossier de l’IGF sur lequel est basé l’initiative de cette action judiciaire est un dossier truffé des mensonges », a-t-il fait savoir. « Comment peut-on parler de responsabilité intellectuelle pour un dossier qui a été traité en conseil des ministres ? Est-ce que dans un conseil des ministres, il n’y a que le seul premier ministre qui siège ? », interroge l’ancien chef du gouvernement en RDC.
“On est mieux que chez soi, et je ne crains rien”
Avant de conclure : « J’ai foi en la justice. Et dans tous les cas, je n’ai peur de rien quelle que soit l’issue du processus ». Pour preuve, il évoque son retour : « si j’avais peur, je ne serais pas venu. Comme vous le savez, j’exerce dans les pays extérieurs comme consultant. Il y a même des pays africains qui m’ont demandé de rester en permanence dans leurs villes. Mais je pense qu’on est mieux que chez soi, et je ne crains rien”.
Pour rappel, l’Inspecteur général des finances, Jules Alingeti Key, dans un rapport publié en novembre 2020, avait indiqué que 205 millions USD ont été détournés sur les 285 millions décaissés par le Trésor public pour le projet Bukanga Lonzo. « Six personnes sont identifiées comme des responsables, dont 2 sont couvertes par des immunités parlementaires, un expatrié, un Congolais en fuite à l’étranger et un autre Congolais vivant au pays », selon l’inspecteur général des Finances, qui a cité nommément l’ancien premier ministre.