Une infirmière répondant au nom de Kouaglou Samé Cadriole Joresse, en première année de formation à l’Institut national de formation des agents de santé (INFAS) de Daloa (Centre ouest de la Côte d’Ivoire), est décédée dans la nuit du mardi au mercredi 27 janvier au CHR de la ville.
Cadriole Joresse, une infirmière perd la vie en donnant vie à un enfant
Comme une traînée de poudre, l’information de la mort de l’élève infirmière a fait le tour des réseaux sociaux et secoué la communauté des agents de santé en Côte d’Ivoire. En effet, admise au Centre hospitalier régional (CHR) de Daloa pour son accouchement, explique notre source contactée sur place, c’est vers 22h que tout se complique pour Cadriole Joresse, affectueusement appelée par ses amis de promo « Koudou » ou encore “Samy Samy”.
Alors que ses collègues en service cette nuit-là étaient heureux de recevoir l’une des leurs, la joie des sage-femmes, infirmiers et médecins du CHR va vite se transformer en un véritable cauchemar. Hélas, après avoir sauvé le bébé de la parturiente, ils ne pourront pas sauver celle de l’élève infirmière, en dépit de leurs efforts concertés. Kouaglou Samé cadriole Joresse meurt, peu après son accouchement, et l’onde de choc s’empare aussitôt de tout l’établissement sanitaire, plongé dans la pénombre à cette heure de la nuit.
Décès de Kouaglou Cadriole: « Notre douleur est grande »
M.P. B, une sage-femme qui a connu la défunte pour avoir été son stagiaire, est sans voix. « Notre douleur est grande. C’est terrible ce qui est arrivé « , pleure l’agent de santé. Le bébé que laisse la jeune infirmière derrière elle, orphelin à la naissance, serait hors de danger, rapportent des sources concordantes.
Intrépide élève infirmière (à l’extrème gauche sur la photo), Kouaglou Samé Cadriole Joresse est très appréciée de la 8e promotion de l’Infas de Daloa dont elle appartient. Nombreux ont été les étudiants et encadreurs qui ont salué le courage et le travail bien fait, mais au goût inachevé, de la défunte infirmière âgée seulement d’une vingtaine d’années.
Alors qu’elle se préparait à embrasser le passionnant métier consistant à sauver la vie, la nation ivoirienne retiendra que Kouaglou Samé Cadriole Joresse, coutumièrement mariée récemment, aura perdu la vie pendant qu’elle mettait au monde son premier enfant. En Côte d’Ivoire le taux de mortalité maternelle est estimé à environ 600 décès pour 100 000 naissances vivantes. La Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent, 2016-2030, recommande aux pays, de réduire la mortalité maternelle à moins de 70 décès pour 100 000 naissances vivantes d’ici 2030.
Au regard du peu de résultats obtenus jusque-là pour faire baisser considérablement le taux de parturientes qui décèdent en couche, le ministère de la Santé ivoirien opte pour une approche multisectorielle impliquant, en plus des professionnels de santé, les préfets, les leaders communautaires et religieux, les jeunes, les femmes et la société civile.
La rédaction d’ Afrique-Sur7 présente ses sincères condoléances à la famille biologue de la défunte et aux agents de santé de Côte d’Ivoire.