Me Claver N’dry, avocat de Charles Blé Goudé, a réagi le mardi 31 décembre 2019 à la condamnation par contumace de son client par la justice ivoirienne, lundi 30 décembre 2019.
Condamnation de Charles Blé Goudé: Son avocat dénonce une « comédie judiciaire » et se tourne vers la Cour Africaine
Me Claver N’dry est remonté contre la justice ivoirienne pour la décision rendue à l’encontre de son client Charles Blé Goudé en l’absence de ses avocats. Lundi dernier, alors que l’on s’y attendait le moins, le tribunal criminel d’Abidjan condamnait lourdement l’ancien ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo à « 20 ans de prison, 10 ans de privation de ses droits civiques, 200 millions de francs CFA » de dommages et intérêts à verser aux victimes. Il était accusé d’« actes de torture, homicides volontaires et viol ».
« La justice n’est pas un lieu de comédie », s’est insurgé l’avocat ivoirien. La justice, fait-il savoir, est un pouvoir au même titre que l’exécutif et le législatif. «Il ne faut donc pas jouer avec les décisions de justice. Si nous avons besoin de paix, alors nous pensons que chaque acteur de l’appareil de justice doit jouer convenablement son rôle », a craché Me Claver Ndry.
Qui juge «inadmissible » le fait que la justice ivoirienne se permette de remettre son client aux autorités de la Cour pénale internationale et en même temps, le juger par contumace à Abidjan. Charles Blé Goudé, a rappelé l’homme de droits, est en liberté conditionnelle à la CPI depuis le mois de février dernier. Il n’est, à cet effet, « pas libre de ses mouvements ».
D’ailleurs en octobre 2019, les avocats de l’État ivoirien s’opposaient à la levée des conditions assorties à la libération de Charles Blé Goudé et de son mentor Laurent Gbagbo. « On bloque des personnes. En même temps, on les réclame dans leur pays pour qu’ils puisent faire face à la Justice », s’est-il désolé.
Mais l’équipe de défense de l’ancien secrétaire général de la Fesci, n’entend pas rester les mains croisées face à cette décision qu’elle estime en violation des droits de l’accusé. « Nous allons saisir la Cour africaine des droits de l’homme », informe Me Claver N’dry.
Lorsque la procédure se passe en dehors de la justice ivoirienne, elle semble bien se porter, remarque-t-il, prenant en exemple le « procès de son client à la Cour pénale internationale » où les droits de la défense ont été respectés par la Cour. « J’irai devant la Cour africaine parce que je me sens mieux devant les juridictions étrangères(…) Nous pensons que la Cour africaine ne permettra pas une telle violation des droits de notre client », a-t-il esperé.