Pas question pour le PDCI d’aller à l’élection présidentielle de 2020 avec la CEI dans sa composition actuelle, surtout avec Coulibaly-Kuibiert Ibrahime à la présidence. Le parti dirigé par Henri Konan Bédié entend donc mettre tout en oeuvre pour obtenir une réforme consensuelle de l’organe chargé des élections.
Coulibaly-Kuibiert à la tête de la CEI, le PDCI évoque un délit d’initié
À onze mois de l’élection présidentielle de 2020, la tension ne cesse de monter à propos de la Commission électorale indépendante. Même si les autorités ivoiriennes ont mis en place la Commission centrale de la CEI, avec comme Président le Magistrat Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, des partis majeurs de l’opposition, notamment le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et le Front populaire ivoirien (FPI), tendance Laurent Gbagbo, continuent d’exiger une réforme plus consensuelle de l’institution électorale.
À cet effet, Henri Konan Bédié et son parti n’entendent pas laisser les choses en l’état. Ils ont pour ce faire saisi la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) pour avoir gain de cause. La requête du parti septuagénaire a d’ailleurs été jugée recevable par la Cour africaine. Poursuivant dans cette logique, le PDCI continue de récuser la CEI, allant jusqu’à évoquer un « délit d’initié » quant au « choix de Coulibaly-Kuibiert » comme successeur à Youssouf Bakayoko.
Lors du lancement de la CDRP, Coalition pour la démocratie, la réconciliation et la paix, plateforme non idéologique de l’opposition dirigée par Henri Konan Bédié, ce jeudi, le Secrétaire exécutif du PDCI, Pr Maurice Kakou Guikahué, avait fait remarquer : « Aujourd’hui, en Côte d’Ivoire, vous ne pouvez pas faire un dialogue politique sans le PDCI-RDA. »
Guillaume Soro, faut-il le rappeler, avait également dénoncé une partialité criarde de la CEI. Devant des personnalités belges, le Président de Générations et peuples solidaires (GPS) avait clairement tiré la sonnette d’alarme. « Cette CEI va conduire le pays à la guerre », avait déclaré l’ancien patron des Forces nouvelles (FN, ex-rébellion).
À noter que Ibrahime Coulibaly-Kuibiert a été chef de cabinet de Mamadou Koné, Ministre de la Justice de 2005 à 2010 pour le compte des Forces Nouvelles, avant de devenir Chef de Cabinet du Président de la Cour Suprême (Mamadou Koné) et d’en devenir le Secrétaire Général du Conseil constitutionnel.