Guillaume Soro s’est lancé sans équivoque à la conquête du « fauteuil » depuis qu’il a été contraint de libérer le « tabouret ». L’ancien Président de l’Assemblée nationale ivoirienne entend donc déjouer tous les pronostics lors de l’élection présidentielle de 2020, tout comme Emmanuel Macron l’a fait en France.
Guillaume Soro, des similitudes avec Emmanuel Macron ?
A travers son Comité Politique (CP), créé au lendemain de sa démission de la Présidence de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro ne cesse de recevoir des visites de toutes les couches de la société ivoirienne. Le Député de Ferkessédougou profite donc de ces tribunes à lui offertes pour donner sa vision sur l’actualité sociopolitique.
Ce mercredi 20 mars, recevant des étudiants de l’Institut universitaire d’Abidjan (IUA), l’ancien Secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) s’est vu interroger sur les similitudes qu’il pourrait y avoir entre lui et le président français Emmanuel Macron.
La réponse de Guillaume Soro est imparable : « Hormis la jeunesse, il faut être courageux pour démissionner. Le plus important, ce n’est pas les postes. Ce que je ne marchande pas, ce sont mes convictions, mes principes et mes valeurs. » Puis, il ajoute : « Je rends ma démission de mes fonctions de président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire. Oui j’ai décidé de sacrifier mon poste pour la paix, pour la Côte d’Ivoire. Je quitte ce poste pour l’aventure de mes convictions.»
Ces précisions de l’ancien chef du Parlement ivoirien sont loin d’être fortuites, d’autant plus qu’Emmanuel Macron avait également démissionné de son poste de ministre de l’Economie et des Finances du Président François Hollande, le 30 août 2016, pour, dit-il « se consacrer entièrement à son mouvement politique, En marche ». Macron mettait par ailleurs à nu les tares de la gouvernance socialiste faites entre autres « des limites de notre système politique», « des compromis de dernière minute », « des peurs des uns et des autres ». Huit mois plus tard, il devient Président de la République française.
Mais à y regarder de près, Guillaume Soro a-t-il le même parcours politique qu’Emmanuel Macron pour espérer se hisser, comme lui, à la Magistrature suprême de son pays ? Malgré toutes les contradictions politico-idéologiques en France, Macron n’a jamais osé prendre des armes pour faire une quelconque revendication.
Alors que le 19 septembre 2002, Soro était à la tête d’une rébellion qui a attaqué la Côte d’Ivoire et fait plus d’une dizaine de milliers de morts. Le pays continue de porter les stigmates de cette sale guerre qui a contribué à déchirer le tissu social. Les Ivoiriens du nord et ceux du sud continuent de se regarder en chiens de faïence. En témoignent les empoignades sur les réseaux sociaux et par presse interposée.
« Je me suis levé pour dire non à la politique qui discrimine, ségrégue, divise et catégorise les Ivoiriens. On est Ivoirien, c’est tout, il n’y a pas de quart d’Ivoirien, de 50 % Ivoirien et d’Ivoirien à 100%», se justifie-t-il.
Son message de pardon, de paix et de réconciliation qu’il a embouché ces dernières années sera-t-il entendu par ses compatriotes pour se voir accorder leur confiance lors de la présidentielle de 2020 ?