Fin juin 2007, Guillaume Soro avait échappé à un assassinat programmé à Bouaké. Des individus embusqués avaient tiré des roquettes sur son avion à l’aéroport de la ville. Onze ans après, l’homme s’en souvient comme si c’était hier.
Révélations sur l’attentat du Fokker 100 de Guillaume Soro
Au Canada pour une mission parlementaire, Guillaume Soro s’est entretenu avec la communauté ivoirienne vivant dans ce vaste pays nord-américain. Pour le président de l’Assemblée nationale, le pardon, la paix et la réconciliation sont les maîtres-mots qui doivent désormais régir les relations entre les Ivoiriens. Voilà pourquoi il s’est fait apôtre de ce triptyque qu’il ne cesse de prêcher toutes les fois qu’il trouve l’occasion opportune.
Devant la diaspora ivoirienne au Canada, Soro Guillaume a réitéré sa volonté d’aller à la réconcilition, non sans évoquer une période sombre de sa vie, celle de l’attentat sur le Fokker 100 qui le conduisait à Bouaké, le 29 juin 2007, pour l’installation des magistrats dans le cadre des audiences foraines dans le fief de la rébellion.
A l’atterrissage de son avion à l’aéroport de la ville, un comité d’accueil particulier l’y attendait avec le dessein affiché d’en découdre avec lui. Un crépitement d’armes automatiques et des roquettes lancées sur son avion, tel était l’ambiance à son arrivée.
« C’est au nom du dialogue et de la réconciliation que je partais à Bouaké pour installer les magistrats quand on a tiré sur mon avion », se souvient-il, avant d’ajouter : « Trois roquettes, quatre morts sur le champ parce qu’on disait que j’avais trahi, que Gbagbo m’avait donné de l’argent, m’avait acheté. »
Cette affirmation du PAN laisse clairement deviner que les auteurs de cette forfaiture se trouvaient dans son propre camp. Cependant, étant sorti indemne de cette attaque, l’ancien Premier ministre ivoirien est désormais loisible pour en parler : « Je touche du bois, si ce jour-là, le 29 juin 2007, j’étais mort, ça allait réjouir certains. Mais en même temps, ce que ça allait produire, c’est que les mêmes gens qui ont dit que j’étais acheter allaient dire « ah oui, Guillaume, on lui a dit d’aller combattre Gbagbo, il est allé se laisser acheter par Gbagbo et puis Gbagbo l’a tué. Donc c’est bien fait pour lui, c’est le sort des traîtres. » Et mes enfants, aujourd’hui, seraient en train d’errer à travers la planète pour chercher leur pitance quotidienne. C’est Dieu qui a voulu que je ne meure pas dans cet attentat. »
Loin d’être fortuite, cette sortie de Soro laisse transparaître l’ombre d’autres évènements similaires si l’on n’y prend garde. Il serait donc nécessaire pour lui d’œuvrer à la réconciliation nationale pour aller à la paix définitive au pays. Quand bien même il soupçonne des personnes qui conspire contre lui, disant que « le président Ouattara dit que Guillaume a trop de dossiers en justice, on va l’arrêter ». Quoi qu’il en soit, le natif de Diawala affiche sa détermination à réconcilier les Ivoiriens contre vents et marées, tout comme il a poursuivi sa mission à Bouaké en 2007 après l’attentat sur son Fokker 100.