L’heure du bilan du respect des droits de l’homme a sonné. Le rapport annuel de 2024 de Human Right Watch vient d’être publié. L’Ong estime que dans le monde en général, « le système des droits de la personne est menacé » et, elle lance un appel à l’action. En Centrafrique en revanche, l’Ong se félicite de quelques avancées significatives en matière de répression des crimes contre l’humanité en Centrafrique.
Ces points positifs concernent, la mise en place de la Cour Pénale Spéciale. C’est une juridiction, « qui fait partie du système judiciaire centrafricain mais dont le staff est en partie international ». Elle bénéficie, « d’un soutien conséquent de la part des Nations Unies et d’autres acteurs étrangers » selon l’Ong. Son premier procès, était consacrée aux trois (3) combattants du groupe rebelle « les 3R ». Le 31 octobre 2023, la cour a reconnu ces accusés « coupables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité » pour des actes commis en 2019 dans la préfecture d’Ouham Pende en Centrafrique.
Human Right Watch se félicite aussi, de la publication par Cour Pénale Internationale (CPI), du mandat d’arrêt à l’encontre de Noureddine Adam. Selon les faits documentés par l’Ong, il est recherché pour, « crimes de guerre et crimes contre l’humanité, y compris des actes de torture » commis entre 2013 et 2014 en Centrafrique. En parallèle, Human Right Watch rappelle, l’ouverture et la poursuite des procès de, Said Abdel Kani, Alfred Yékatom et Patrice-Edouard Ngaïssona devant la CPI. Ils sont tous poursuivis, pour des liens directs ou indirects en rapport avec des crimes commis entre 2013 et 2014 en Centrafrique.
Des avancées positives mais, Human Right Watch reste encore sur sa faim.
L’Ong estime que malgré le cessez-le-feu, les affrontements, « ont continué à affecter sévèrement les civils » en Centrafrique. Les chiffres de Human Right Watch, font froid dans le dos. D’après les chiffres de l’ONU, repris par l’Ong, « plus de 1,3 millions de Centrafricains étaient soit réfugiés dans les pays voisins » soit, « déplacés à l’intérieur du pays ». Human Right Watch rappelle aussi, « que les conditions de vie des déplacés internes et des réfugiés » Centrafricains, sont toujours difficiles.
Les personnes très impactées par la crise centrafricaine, concerne les femmes, les filles et les enfants. Selon Human Right Watch, les filles sont gravement impactées par, « les grossesses non désirées et le mariage des enfants ». Par exemple, « le taux de grossesse chez les adolescentes et femmes de 15 à 19 ans était de 229 pour 1000 ». En plus, 68 % « des filles sont mariées avant leurs 18 ans » suite aux différents affrontements. Et comme les enfants ne sont épargnés, Human Right Watch estime qu’au moins, « 329 enfants, dont certains n’avaient que 7 ans, …ont été recrutés par les belligérants » en Centrafrique. Ce qui implique, qu’au moins « 104 enfants ont été tués ou blessés, principalement par coups de feu et tirs croisés » selon l’Ong.
Au vu de tous ces chiffres, l’Ong plaide pour des actes concrets de protection des droits humains. Pour Human Right Watch, les gouvernements qui manquent à leurs obligations légales, « sèment les graines du mécontentement et de l’instabilité » sur leur territoire. En rappel, Human Right Watch créée en 1978, se donne pour mission, de défendre les droits de l’homme. Elle publie chaque année, un rapport mondial qui retrace les différentes violations des principes de la Déclaration Universelle des droits de l’homme.