Alassane Ouattara a accordé la grâce présidentielle à 4132 prisonniers condamnés pour des délits mineurs. Les prisonniers pro-Gbagbo n’ont donc pas bénéficié de cette mesure exceptionnelle.
Alassane Ouattara ignore les prisonniers pro-Gbagbo
Comme à l’accoutumée, le président Alassane Ouattara a prononcé un discours à la veille du Nouvel An. Ce fut également l’occasion pour le chef de l’État ivoirien d’accorder sa grâce, conformément à l’Article 66 de la Constitution, à plus de 4000 prisonniers de droit commun. Ainsi qu’il l’a annoncé lors de son allocution : « J’ai décidé, en cette fin d’année et comme il est de coutume, d’accorder la grâce à 4 132 détenus de droit commun, condamnés pour des infractions mineures. »
Le président Ouattara dit avoir pris cette mesure dans le souci d’apaiser les tensions et clivages politiques en Côte d’Ivoire : « Nous devons continuer, sans relâche, à rassembler tous les fils et toutes les filles de notre pays, à intensifier toutes nos actions en faveur du pardon et de la concorde nationale. »
Cependant, parmi les détenus ayant bénéficié de cette largesse présidentielle, ne figurent pas les prisonniers pro-Gbagbo qui sont des adversaires politiques du régime d’Abidjan et qui sont pour la plupart détenus depuis la fin de la crise postélectorale. L’ex-ministre de la Fonction publique Hubert Oulaye vient d’ailleurs d’écoper de 20 ans d’emprisonnement dans un procès dont la crédibilité est pointée par plusieurs observateurs parmi lesquels le Pr Francis Wodié.
L’ex-première dame Simone Gbagbo croupit encore en prison, et a même été privée de visite lors du réveillon de Noël.
Le président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro qui appelle sans cesse à la libération de ces prisonniers pro-Gbagbo s’en est donc offusqué : « En 2018, refusons de succomber à la tentation du cynisme. »