Hamed Bakayoko dit avoir tourné définitivement la page des mutineries en Côte d’Ivoire. C’est du moins cette assurance que le ministre de la Défense a donnée au président Alassane Ouattara lors de la cérémonie de présentation des voeux, ce jeudi, au palais présidentiel.
Fin des mutineries, les assurances d’Hamed Bakayoko au président Ouattara
2017 a été une année particulièrement chaude pour la Côte d’Ivoire. Et pour cause, dès début janvier, le pays était secoué par une vague de mutineries qui s’est étendue à l’ensemble du territoire. 8400 ex-rebelles intégrés à l’armée régulière revendiquaient, en effet, des primes de 12 millions de FCFA (18.000 euros) qui leur avaient été promises. Ces manifestations se calmèrent lorsque le gouvernement versa un acompte de 5 millions de FCFA aux militaires mécontents.
Mais dès le mois de mai, les mutins remirent le couvert avec plus de détermination. Des tirs à l’arme de guerre, des parades militaires, des corridors bloqués, tels étaient entre autres, les moyens utilisés par ces soldats pour se faire entendre des autorités ivoiriennes. Le président Alassane Ouattara qui a finalement accédé à leur demande en payant le reliquat de la somme exigée a toutefois déclaré qu’il était « très meurtri » par l’indiscipline de ses hommes. Le président ivoirien, chef suprême des armées, avait alors nommé, dès le mois de juillet, le ministre Hamed Bakayoko au portefeuille de la Défense pour ramener le calme dans les casernes.
Ainsi, lors de la présentation des voeux de Nouvel An au président de la République, le ministre de la Défense s’est voulu on ne peut plus rassurant : « Il n’y aura plus de mutineries en 2018. » Poursuivant, il ajoute : « L’armée ne sera plus un problème, mais un socle sur lequel le pays peut se reposer. » Rappelant au passage que ses hommes sont désormais disposés à « redorer le blason de l’armée » par leur détermination et leur engagement.
Cependant, des bruits de bottes continuent de se faire entendre avec les ex-combattants démobilisés de la Cellule 39 qui revendiquent, au même titre que leurs anciens frères d’armes, des primes Ecomog . Le gouvernement leur avait promis de les insérer dans divers projets, mais bon nombre d’entre eux ne veulent pas entendre raison. Le ministre Hamed Bakayoko aura-t-il les arguments nécessaires pour les convaincre afin de tenir sa promesse de zéro mutinerie en 2018 ? Les 360 jours qui restent de la nouvelle année nous en diront davantage.