Mamadou Koulibaly, président de Liberté pour la démocratie (Lider), a fait des révélations troublantes en ce qui concerne les mutineries dans l’armée. Il accuse le Chef de l’État et ses proches d’être la base de ce drame qui se vit au sein des troupes ivoiriennes.
Mamadou Koulibaly révèle les fautes d’Alassane Ouattara
L’Armée ivoirienne ne se porte pas bien et ce n’est un secret pour personne. Depuis le mois de janvier de 2017, les bruits de bottes troublent sporadiquement le pays.
La fronde a en effet débuté à Bouaké (centre) où les mutins ont réclamé le paiement des primes promises aux militaires qui avaient soutenu l’élection d’Alassane Ouattara pendant la crise postélectorale de 2010-2011. Récemment en décembre, les armes ont encore crépité dans la ville du centre du pays. Un groupe de soldats a attaqué la base du Centre de Coordination des Décisions opérationnelles (CCDO). Ces militaires furieux ont mitraillé à tirs d’armes lourdes le camp.
Si le calme est aujourd’hui revenu dans la ville, bon nombre d’Ivoiriens se demandent encore pourquoi tant de violences au sein de l’Armée qui a pour leitmotiv la discipline ? Dans une vidéo publiée ce jeudi sur le site de son parti, Lider (Liberté et démocratie pour la République), Mamadou Koulibaly traite le sujet.
Selon l’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne, le Chef de l’État et ses proches sont fautifs dans ces violences militaires. « Il n’y a pas d’armée nationale, il y a des hommes politiques qui ont leurs propres armées dans l’armée ; des gens qui n’ont pas de matricule, qui, normalement ne peuvent pas faire fonction ni de gendarmes, ni de policiers ni de militaires, mais qui sont dans des casernements, qui sont armés, qui ont de véhicules des autorités, des véhicules d’État, qui font la loi et qui briment les autres » a-t-il déclaré sans faux fuyant.
En d’autres termes, ces miliaires, qui n’ont connu aucune formation régulière, ont rejoint l’armée ivoirienne par la force des choses. Des seigneurs de guerre dont certains avaient le simple grade de caporal-chef ou encore de sergent-chef ont été promus au rang de généraux par le Chef de l’État, venu lui-même au pouvoir manu militari. « C’est détestable, c’est lamentable, ce n’est pas supportable », déplore le brillant économiste. Pour Mamadou Koulibaly, c’est donc toutes ces insertions et promotions qui favorisent l’actuel malaise au sein de la grande muette.