Depuis sa chute, Robert Mugabe est enfin sorti de son mutisme pour accuser ses anciens collaborateurs d’avoir perpétré un coup d’Etat contre son pouvoir. Le président Emmerson Mnangagwa a aussitôt répondu à l’attaque de son ancien mentor.
Mugabe et Mnangagwa se lancent des piques
Après avoir détrôné son mentor, Emmerson Mnangagwa n’est plus e odeur de sainteté avec Robert Mugabe. Et pour cause, l’ancien président zimbabwéen n’a jusque-là pas digéré son éviction du pouvoir. S’étant muré dans le silence depuis sa démission forcée, le « Vieux lion » signe son grand retour médiatique. Dans un échange accordé, ce jeudi 15 mars, à la chaîne sud-africaine, SABC, il a déploré le « coup d’État » dont il a été victime, accusant son successeur d’avoir « trahi toute la nation ».
Le père de l’indépendance zimbabwéenne a par ailleurs affirmé sa grosse déception vis-à-vis de son successeur : « Je voudrais travailler avec lui, mais il doit être légitime. Il n’est pas convenable aujourd’hui à son poste, il n’est pas légal. Nous devons effacer cette honte que nous nous sommes imposée à nous-mêmes. Nous ne méritons pas cela. Le Zimbabwe ne mérite pas cela », a-t-il lâché.
Poursuivant, l’ex-président Mugabe a regretté tous les sacrifices qu’il a consentis envers son « ingrat » de filleul : « Je n’ai jamais pensé que celui que j’avais nourri et emmené au gouvernement et pour qui j’ai travaillé si dur en prison afin de le sauver, alors qu’il était menacé de pendaison, se retournerait contre moi un jour. »
Au lendemain de la déclaration du « Vieux lion », le « Crocodile« , (le surnom du président Mnangagwa) a apporté une réplique cinglante. Le Zimbabwe « a tourné la page du règne Mugabe. Nous devons continuer à nous concentrer sur la préparation d’élections libres, honnêtes et crédibles en 2018 », a-t-il lâché à l’égard de son ancien mentor.
Notons que l’ancien président Mugabe vient de s’afficher aux côtés d’un ancien haut-gradé de l’armée qui a créé son parti. Celui-ci entend se présenter à la prochaine présidentielle contre la Zanu-PF. Cela s’analyse d’ores et déjà à Harare en des manoeuvres politiques pour l’ascension politique de son épouse Grace Mugabe.