Suspendu le 27 février dernier, le procès du putsch manqué reprend en principe ce mercredi 21 mars. Mais les avocats de la défense contestent toujours la légitimité du président de la chambre de première instance. L’audience pourrait donc à nouveau être suspendu.
Les avocats de Diendéré récusent toujours le président Ouédraogo Seydou
Le procès des généraux Gilbert Dindéré, Djibrill Bassolé et 82 autres personnes accusés dans l’affaire du putsch manqué reprend ce matin au tribunal militaire de Ouagadougou, délocalisé pour la circonstance à la salle des Banquets de Ouaga 2000. Mais que de doute sur la poursuite des audiences eu égard aux réserves émises par les avocats de la défense. Ces derniers avaient claqué les portes du procès pour protester contre la légitimité de Seydou Ouédraogo, président de la chambre de la première instance chargé de connaitre de l’affaire.
Après près d’un mois de suspension incluant les douloureux événements du 2 mars au Burkina Faso, la reprise des audiences a été fixée au mercredi 21 mars. Mais jusque-là, les avocats de la défense ne plient pas l’échine face au président du tribunal. Lors d’un point de presse, les avocats de Gilbert Diendéré et des autres accusés ont menacé de relever une fois de plus les irrégularités constatés lors de ce procès.
Loin d’être une manoeuvre dilatoire, la défense s’explique sur ses contestations. « Bien attendu, nous irons au procès le 21 mars. Mais nous allons encore poser le problème à ceux qui seront là, en face de nous », a déclaré Me Christophe Birba, l’un des avocats des accusés. En réalité, la défense des responsables présumés du coup d’Etat manqué de septembre 2015 redoute de faire face à un procès politique dont le verdict serait prédeterminé.
« Il est établi que les juges qui nous jugeront ont été nommés par René Bagoro (…) Nous pensons que c’est un boulevard pour notre condamnation que d’être jugés par le plaignant par personnes interposées », a-t-il déploré .
Au terme de ce point de presse, les avocats de Gilbert Diendéré, de Djibrill Bassolé et des 82 autres prevenus ont assuré avoir soumis une requête dans le cadre de leurs revendications. Au cas où la demande n’est pas satisfaite, une nouvelle suspension menacerait la tenue du procès ce mercredi 21 mars.