Abbas Kayonga, un ex-responsable chargé de la lutte contre la corruption dans la province du Sud-Kivu a écopé d’une peine de mort à l’issue d’un procès. Il a été transféré à la prison militaire de Kinshasa avec ses coaccusés.
Abbas Kayonga condamné à mort
En République démocratique du Congo (RDC), l’ex-chef du service de lutte contre la fraude minière dans le Sud-Kivu a été condamné à mort mercredi dernier. Il est accusé de fautes lourdes, notamment liées à la corruption, par le nouveau gouverneur de la province qui l’a aussitôt démis de ses fonctions le 2 novembre 2017.
Cependant, l’ex-chef de lutte contre la corruption a toujours réfuté cette accusation. Pour lui, son limogeage serait lié à deux saisies qu’il aurait opérées au Sud-Kivu, l’une, de caisses de bières frauduleuses et l’autre, de tourmaline, des pierres semi-précieuses. Un trafic qui, selon ses proches, profiterait au nouveau gouverneur et à son entourage.
Lors de son arrestation, il avait opposé une farouche résistance aux forces de l’ordre mandatées par l’État. Début novembre 2017, alors que l’armée tentait de l’arrêter et de lui retirer sa garde rapprochée, par ailleurs lourdement armée, Abbas Kayonga résista aux militaires à coups de canons. Il a fallu l’intervention de la force onusienne Monusco pour mettre le grappin sur lui. Les affrontements avaient alors causé la mort de 6 personnes, dont 3 civils et 3 militaires, une dizaine d’autres avaient été blessés.
L’ex-responsable anticorruption était, ce jeudi, dans le box des accusés du tribunal de Bukavu, principale ville du Sud-Kivu, avec trente et une (31) personnes qui étaient ses hommes de main. « Abbas Kayonga et 13 personnes de sa bande ont été condamnés à mort, les autres écopent de peines allant de 5 à 20 ans de prison », a révélé le lieutenant-colonel N’Sa Obal, président de la cour militaire du Sud-Kivu. Six (6) autres accusés ont été acquittés. Les condamnés ont été ainsi transférés à la prison de Kinshasa où ils devront purger leurs peines.
Toutefois, les avocats de Abbas Kayonga ont la possibilité de saisir la cour d’appel au cas où ils n’approuvent pas le verdict du tribunal de Bukavu.