
Face au refus du gouvernement de reformer la CEI, les réactions et critiques ne cessent de fuser çà et là. Le Parti communiste français (PCF) vient de monter au créneau pour fustiger le régime Alassane Ouattara, indiquant que « la Côte d’Ivoire doit redevenir un État de droit ».
Le Parti communiste français envoie un message fort au régime Ouattara
Le Parti communiste français (PCF) s’est une nouvelle fois prononcé sur la situation sociopolitique de la Côte d’Ivoire. Que ce soit la libération des détenus pro-Gbagbo, la répression de la marche de l’opposition, les élections sénatoriales et bien d'autres sujets brulants d'actualité, rien n’a échappé au PCF.
Pour cette formation politique, le pouvoir dirigé par le président Alassane Ouattara est "un régime autoritaire quasi féodal et soumis aux multinationales".
Voici le communiqué du parti communiste français
La Côte d’Ivoire continue de connaître des reculs démocratiques inquiétants. C’est par centaines que se comptent les personnes disparues ou emprisonnées pour des raisons politiques pour la plupart d’entre elles sans jugement. D’autres sont condamnées à l’issue de procès confinant au grotesque. Et pour celles et ceux qui peuvent sortir des geôles, le lot commun est souvent la liberté conditionnelle sous la menace d’un retour en prison à la moindre expression oppositionnelle. Pire, les comptes de nombreux opposants sont par ailleurs bloqués sans aucune raison valable, tentant de les réduire ainsi à l’indigence. Les atteintes contre la liberté de la presse sont monnaie courante. Des dizaines de milliers d’Ivoiriens sont contraints à l’exil.
Plus grave encore, pour conforter son régime autoritaire quasi féodal et soumis aux multinationales, le chef de l’État Alassane Ouattara met en place un Sénat avec des candidatures décidées à l’avance. Et comme on n’est jamais mieux servi que par soi-même, un tiers des membres est désigné par le Président de la République !
Quant à la Commission électorale indépendante (CEI - organe en charge des élections en Côte d’Ivoire, qui n’est indépendante que de nom), la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples a rendu le 18 novembre 2016, un arrêt qui remet en cause sa légalité.
Sur la base de ces éléments, l’opposition ivoirienne, réunie dans la plateforme politique « Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté » (EDS) et ses partenaires, a manifesté à plusieurs reprises au mois de mars en vue d’interpeller les autorités ivoiriennes sur la nécessité d'ouvrir des discussions politiques avec elle et la société civile.
Le 22 mars 2018, environ 50 personnes qui s’apprêtaient à manifester dans ce cadre ont été arrêtées avec une grande brutalité, dont 18 sont toujours en détention. Amnesty International estime à ce sujet que « les restrictions systématiques au droit à la manifestation pacifique, droit garanti par la constitution, montrent la détermination des autorités à réduire au silence toute voix dissidente ».
Le PCF partage ce point de vue tout en pointant l’urgence à libérer ces personnes, tout comme l’ensemble des autres prisonniers politiques. Il exige d’arrêter d’utiliser le mécanisme de la liberté conditionnelle comme d’un outil contre la liberté d’expression et de cesser les intimations contre les journalistes.
La Côte d’Ivoire doit redevenir un État de droit, condition primordiale pour que les milliers d’Ivoiriens en exil puissent revenir.
Parti communiste français
26 mars 2018