Après l’opération de départ volontaire, l’armée ivoirienne connaitra une nouvelle purge avec la chasse à ceux qui ont fraudé sur la nationalité pour intégrer les FACI. Telle est la nouvelle campagne qu’entend lancer les jours à venir le chef d’état-major.
L’armée ivoirienne identifie ses hommes
Que se passe-t-il exactement au sein de la grande muette en Côte d’Ivoire ? Loin d’être fortuite, cette interrogation nécessite des réponses exactes dans la mesure où plusieurs mouvements sont observés ces derniers temps dans l’armée ivoirienne. Une vague de mutineries avait en effet secoué les casernes ivoiriennes, en janvier et mai 2017. 8400 ex- rebelles intégrés à l’armée régulière réclamaient une prime dite Ecomog de 12 millions de FCFA chacun.
Après avoir trouvé un compromis avec les mutins, le président Alassane Ouattara, chef suprême des armées, avait nommé Hamed Bakayoko au poste de ministre de la Défense afin de ramener l’ordre et la discipline au sein des Forces armées de Côte d’Ivoire (FACI).
Poursuivant dans cette logique de réforme de l’armée, le gouvernement ivoirien avait initié une opération qui a vu le départ volontaire de 991 militaires de l’effectif de l’armée. Le nouveau ministre de la Défense avait alors indiqué, lors de la cérémonie de présentation des voeux au président de la République, que les mouvements d’humeur des soldats se conjugueront désormais au passé.
Que nenni! Dès début janvier, un violent affrontement entre le troisième bataillon militaire d’infanteries de Bouaké et le Centre de coordination des décisions opérationnelles (CCDO) a laissé entrevoir un profond malaise au sein des forces ivoiriennes.
Pour juguler les cas d’indiscipline, d’atteinte à la sûreté de l’État, de viols, d’absences, de vols, de prise de stupéfiants, le président Alassane Ouattara, chef suprême des Armées, avait pris en août 2017, une ordonnance autorisant « le chef d’état major général des armées à rayer des effectifs, tous militaires passibles de tels actes ». 230 militaires et gendarmes avaient alors été radiés par le général Sékou Touré, chef d’état-major, mais ces sanctions n’ont pas totalement opéré la catharsis recherchée dans l’armée.
Voilà donc une nouvelle opération qui vient d’être initiée par les autorités sécuritaires. Il s’agit d’une campagne d’identification des militaires ivoiriens. Notons qu’après l’accession du président Ouattara au pouvoir, plusieurs éléments des Forces nouvelles (FN, ex-rébellion) ont intégré les forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire. De même, plusieurs militaires non ivoiriens avaient falsifié des documents administratifs pour se faire recruter. Une enquête interne menée avait donc permis de constater la profondeur du mal.
Pour y mettre un terme, chaque soldat devra produire un certificat de nationalité ivoirienne portant la seule signature du président du tribunal de sa localité d’origine. Le résultat d’une telle opération pourrait révéler plusieurs surprises désagréables, d’autant plus que des mercenaires venus des pays limitrophes avaient intégré les forces rebelles d’alors et avaient réussi à se faire enrôler par la suite dans l’armée ivoirienne.