Le président ivoirien Alassane Ouattara n’est peut-être pas prêt de libérer le palais présidentiel d’Abidjan d’où il a dégagé de force son prédécesseur Laurent Gbagbo. Le champion du Rassemblement des Républicains (RDR) commence à afficher ses intentions de se maintenir au pouvoir en affirmant : « la nouvelle Constitution m’autorise à faire deux mandats à partir de 2020», Opinion !
Quand Alassane Ouattara veut rester président après 2020
Alassane Ouattara pourrait ne pas échapper au syndrome des présidents africains qui s’éternisent au pouvoir. Celui qui promettait de « transformer la Côte d’Ivoire en seulement 5 ans » et qui est loin, très loin même, d’avoir tenu les nombreuses promesses faites au hasard à ses concitoyens commence à cultiver dans les esprits l’idée de sa troisième candidature à l’élection présidentielle de 2020.
Lors d’une interview à Jeune Afrique, Alassane Ouattara a affirmé : « La nouvelle Constitution m’autorise à faire deux mandats à partir de 2020. Je ne prendrai ma décision définitive qu’à ce moment-là, en fonction de la situation de la Côte d’Ivoire. La stabilité et la paix passent avant tout, y compris avant mes principes.»
Et pour justifier cette candidature qu’il va avoir du mal à faire accepter aux Ivoiriens, si toutefois il venait à exercer ce droit qu’il s’est offert à travers cette nouvelle constitution, c’est le chantage à la stabilité du pays qu’il sortira.
« Je considère que les Ivoiriens doivent choisir le prochain président dans la paix et sans violence, comme ils l’ont fait en 2015 (…) La démocratie et la transparence sont mes seuls objectifs », a-t-il confié dans ses propos relayés par VOA Afrique, ce samedi.
Pourquoi Ouattara se croit-il incontournable dans la stabilité de la Côte d’Ivoire après sa présidence ? S’il se préoccupe comme il veut le faire croire de la quiétude des Ivoiriens, pourquoi n’applique-t-il pas alors les recommandations qui lui sont faites pour rapprocher tous les camps ? Où est donc passé le rapport de la Commission dialogue vérité et réconciliation dirigée dans le temps par Charles Konan Banny ?
Si le pays venait à basculer dans une nouvelle crise pos-électorale, ce serait là la preuve de l’incapacité de l’actuel président à construire des institutions fortes. Attendu à son arrivée au pouvoir sur les problèmes de santé, d’éducation ou encore d’industrialisation du pays, c’est le changement de la constitution qui avait fort curieusement été la priorité de Ouattara…
Un éhonté chantage fait aux Ivoiriens sur la stabilité de la Côte d’Ivoire
S’il venait à user des nouveaux articles de la nouvelle constitution pour demeurer président, le doute se lèverait complètement sur ce qui aura été depuis le début son plan pour se maintenir au pouvoir. C’est là que la Côte d’Ivoire entrerait dans une nouvelle zone de turbulence puisque cette fois, le PDCI qu’il espérait une nouvelle fois priver de candidat pour faciliter sa réélection se dresserait devant lui.
Le RDR étant le plus minoritaire des trois grandes forces politiques en Côte d’Ivoire, une alliance FPI-PDCI qui est déjà en élaboration le pousserait de force vers la sortie.
Même la communauté internationale qui l’a fortement aidé à succéder à Laurent Gbagbo n’est pas prête à cautionner une telle décision. Celle-ci est en désaccord total avec l’idée même d’une troisième candidature d’Alassane Ouattara à la tête du pays, la France d’Emmanuel Macron en tête des opposants à cette éventualité.
Ouattara aurait du affirmer de façon claire qu’il ne participera pas à la présidentielle de 2020 afin de permettre à un de ses ces nombreux fidèles de se positionner pour cette élection, seule façon pour lui de ramener la paix dans son camp où Soro Guillaume s’est découvert des adversaires ces dernières années.