L’ex-ministre ivoirien des Petites et moyennes entreprises (PME) Roger Banchi, proche du président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro, estime que « mener la contestation juridique de l’éligibilité de président Ouattara en 2020, est un combat que nulle force politique en Côte d’Ivoire ne remporterait », sur son compte Twitter.
Banchi veut une « révolution » contre le « vote ethno-tribal »
« La maladie chronique qui empêche la démocratie ivoirienne d’éclore et d’atteindre sa gloire, c’est l’adhésion et le vote ethno-tribal », a écrit lundi cet ancien membre des Forces nouvelles (FN) qui estime que seule une « révolution politique menée sans état d’âme par une minorité éclairée » peut « faire bouger les choses en Côte d’Ivoire ».
Lors d’une interview accordée au magazine panafricain Jeune Afrique, publiée samedi, le chef de l’Etat a soutenu que la IIIe Constitution adoptée en 2016 lui donne l’ »autorise » à briguer deux autres mandats présidentiels « à partir de 2020 ».
« Qu’un président ivoirien en 2018 n’éprouve aucun sentiment d’appréhension pour dire qu’il peut faire quatre mandats…doit nous renseigner sur qui nous sommes », a poursuivi M. Banchi, ajoutant que « le véritable procès qu’il faut faire n’est pas celui du 3e mandat présidentiel mais celui du vote ethno-tribal qui le garantit ».
Dans une vingtaine de tweets écrit depuis la publication de cette interview, l’ex-ministre, en plus des critiques ironiques visant Alassane Ouattara, fustige la « duplicité de l’intellectuel ivoirien » décrit comme « éclairé en surface » mais « tribaliste en profondeur » et dit s’en remettre au « courageux » président de l’Assemblée nationale, à qui l’on prête des ambitions présidentielles.
« C’est Guillaume Soro que j’attends avant de jeter (…) l’éponge », insiste-t-il, disant être plongé dans « un spleen politique démoralisant ».
Les réactions de l’opposition se sont multipliées dès les premières heures de l’interview. La branche du Front populaire ivoirien (FPI), conduite par Aboudrahamane Sangaré a déclaré que M. Ouattara « croit pouvoir tout s’autoriser », quand le président reconnu du parti, Affi N’Guessan s’est voulu catégorique: « la loi est claire, aucun Ivoirien ne peut briguer plus de deux mandats présidentiels ». La coalition Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS) y voit pour sa part une « provocation contre le peuple » ivoirien.