Le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a dénombré plus de 21.000 réfugiés Camerounais au Nigeria, au 31 mai, en raison de la crise anglophone qui secoue le Cameroun, depuis plus d’un an.
La crise anglophone au Cameroun entraine de nombreux réfugiés
Parmi les « 21.291 » réfugiés dénombrés, « 17.003 résident dans l’Etat de Cross River (Sud-Est Nigeria), 3.525 à Benue, 584 à Taraba (Est) et 179 à Akwa Ibom », selon les données du HCR.
Depuis plus d’un an, le Sud-ouest et le Nord-ouest, les deux régions anglophones du Cameroun, traversent une crise sociopolitique.
La situation sécuritaire dans ces régions s’est dégradée et les fronts entre les groupes armés et les forces de défense et de sécurité camerounaises se sont multipliés, avec l’interpellation au Nigeria de 47 séparatistes, dont Sisiku Ayuk Tabe (leader) et leur extradition au Cameroun.
Amnesty international (ONG), avait qualifiée cette crise anglophone d’« escalade de la violence », et avait estimé qu’elle favorisait le déplacement des populations vers le Nigeria voisin.
Dans son nouveau rapport intitulé, « Une tournure tragique. Violence et atteintes aux droits humains dans les régions anglophones du Cameroun », et publié mardi, Amnesty international dénonce cette « escalade de la violence, caractérisée par des homicides aveugles et des déplacements de grande ampleur. ».
L’ONG a accusé « les forces de sécurité (d’avoir) tué aveuglément, arrêté et torturé des personnes lors d’opérations qui ont fait des milliers de déplacés. »
Quant aux « séparatistes armés, ils ont tué au moins 44 membres des forces de sécurité dans des attaques à des postes de contrôle, dans la rue ou sur leur lieu d’affectation, entre février 2017 et mai 2018, incendié au moins 42 écoles (entre février 2017 et mai 2018) et mené des attaques destinées à terroriser la population. « , selon le rapport.
Jeudi, le porte-parole du gouvernement Camerounais, Issa Tchiroma, qui soutenu que ce rapport était « entaché de grossiers mensonges », a annoncé qu’une mission allait se rendre au Nigeria, pour rencontrer les réfugiés, » afin de créer les conditions de leur retour. »
M. Tchiroma a ajouté que le président Paul Biya, a « instruit la mise en œuvre d’un plan national de solidarité à l’endroit des populations » du Nord-ouest et Sud-ouest.