La CPI va se prononcer, le 1er octobre prochain, sur une requête relative à l’acquittement de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Moins de trois mois avant cette importante audience, Nouhoum Sangaré, le chef de la CPI en Côte d’Ivoire a fait une sortie qui en dit long sur la suite du procès.
Les propos prémonitoires de Nouhoum Sangaré sur le cas Gbagbo
En prélude au 20e anniversaire du Statut de Rome portant création de la Cour pénale internationale (CPI), qui se tiendra le mardi 17 juillet prochain, Nouhoum Sangaré, représentant Côte d’Ivoire de cette institution judicaire internationale, était face à la presse, ce jeudi, à Abidjan. Au cours de son intervention, le chef local de la CPI a indiqué que cette juridiction « demeure une réponse internationale contre les atrocités dans le monde, mettant au centre de sa propension les victimes », avant d’ajouter : « La promotion du statut de Rome vise à prévenir les crimes graves. »
Battant cependant en brèche toutes les critiques faisant état de ce que la « CPI est une Cour de justice mise en place par les Occidentaux pour soumettre les leaders africains indociles », M. Sangaré a soutenu que cette Cour est très « crédible », et qu’elle n’est nullement dirigée contre les dirigeants africains au détriment des occidentaux.
M. Nouhoum Sangaré a par ailleurs précisé que « la CPI a prononcé près de 9 condamnations et 2 acquittements depuis sa création ». Cette dernière précision du représentant de la CPI pourrait faire allusion au procès Gbagbo qui tend à s’étendre dans le temps.
En effet, au terme de la déposition des 82 témoins de la Procureure Fatou Bensouda, le juge Cuno Tarfusser a donné la possibilité aux défenses de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et de son ancien miistre de la Jeunesse, Charles Blé Goudé, de plaider l’acquittement pour leurs clients. Initialement prévue pour le 10 septembre, cette audience a été reportée au 1er octobre prochain. La CPI pourrait donc décider, au cours de cette audience, de prononcer, soit l’acquittement des deux Ivoiriens, soit la poursuite de leur procès. Quoi qu’il en soit, Nouhoum Sangaré tend à préparer l’opinion à accepter le verdict quel qu’il soit.
Notons que la récente libération de Jean-Pierre Bemba par la CPI a décuplé les espoirs des pro-Gbagbo et de certains observateurs avertis de l’éventualité de la libération de Laurent Gbagbo, le plus célèbre prisonnier de La Haye.