Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, allié au pouvoir) a jugé « politique » la révocation du maire du Plateau (Centre des affaires), Akossi Bendjo, l’un de ses hauts cadres, dénonçant « une série de poursuites ciblées contre ses cadres et élus », dans une déclaration jeudi.
La révocation de Akossi Bendjo est une « décision politique », selon le PDCI
« Le PDCI considère que la révocation de Akossi Bendjo est une affaire politique », indique dans la déclaration lue par le porte-parole Narcisse N’Dri, au domicile du président du parti, Henri Konan Bédié, à Cocody (quartier chic à l’Est d’Abidjan), après une réunion.
La formation de M. Bédié s’est « étonnée de la précipitation avec laquelle cette décision a été prise », relevant que cette « révocation vient s’inscrire dans une série qui cible ses élus et cadres », notamment le limogeage l’ex-inspecteur général d’État Gnamien N’Goran et la « suspension illégale » de Jean-Louis billon de son poste de président du conseil régional du Hambol (Centre nord).
Mercredi, « le conseil des ministres a adopté un décret portant révocation du maire du Plateau » Akossi Bendjo.
La décision fait suite à un « contrôle dans les communes du district d’Abidjan » au cours duquel « de graves déviations » ont été constatées dans la gestion de M.Bendjo, « du faux en écriture publique et un détournement de fonds portant sur plusieurs milliards Fcfa », a indiqué le porte-parole du gouvernement, Sidi Touré.
M. Touré avait expliqué que la révocation de M.Bendjo « n’est pas ciblée », ajoutant que la décision a été prise en application de la loi.
Le parti de Henri Konan Bédié a noté « avec stupéfaction le non respect de la loi et les procédures en vigueur en matière de contrôle et la gestion des collectivités territoriales », s’interrogeant sur « l’opportunité d’une telle décision ».
Le plus vieux parti a dénoncé « une grave violation de la présomption d’innocence », s’inquiétant « de cette démarche du gouvernement qui entrave la paix, porte atteinte à la démocratie et l’État de droit ».
Le PDCI a condamné « cette dérive autoritaire du gouvernement » et demandé « de mettre fin aux poursuites et enquêtes ciblées ».
L’ex-parti au pouvoir a annoncé des « missions dans les chancelleries pour attirer leur attention sur les menaces qui pèsent sur la paix et la cohésion sociale en cote d’Ivoire ».
Jeudi, Akossi Bendjo, absent du pays, a soutenu qu’il ne se reconnaît « dans ce qui lui est reproché » et jugé « arbitraire » sa révocation, dans une déclaration publiée sur les réseaux sociaux.