Le gouverneur du district de Bamako (capitale malienne) a « interdit » la « marche contre la fraude électorale » prévue samedi par l’opposition malienne (Soumaila Cissé, vaincu au second tour des élections présidentielles par IBK), évoquant « l’Etat d’urgence en vigueur » dans le pays, dans une note vendredi soir.
Une marche de protestation refusée à Soumaila Cissé
Dans son premier discours post-électoral, jeudi, à Bamako, le chef de file de l’opposition malienne, Soumaila Cissé a « rejeté catégoriquement » le verdict de l’élection présidentielle, entériné le 20 août par la Cour constitutionnelle du Mali, estimant en être « le légitime vainqueur » et appelé ses partisans à descendre dans les rues samedi.
« Le gouverneur du district de Bamako informe les populations que tous cortèges, manifestations ou rassemblements sur la voie publique et dans les lieux publics, de nature à troubler l’ordre public sont interdits », indique le communiqué, qui explique cette décision par « l’état d’urgence toujours en vigueur » au Mali.
A la tête d’un mouvement de protestation le 18 août dans les rues de Bamako, Soumaila Cissé qui dénonce des fraudes depuis le premier tour de la présidentielle le 29 juillet, a appelé ses partisans à un nouveau rassemblement éclaté, samedi dans la capitale, les villes de l’intérieur et dans la diaspora.
Je souhaite une « marche pacifique, sans violence, afin de restaurer la démocratie » au Mali, a indiqué l’opposant.
Le 20 août, Ibrahim Boubacar Keita (IBK), son principal challenger, officiellement reconduit dans ses fonctions de président de la République pour un nouveau quinquennat, a dans un discours, tendu la main à M. Cissé, expliquant que « l’unité est la grande urgence de ce moment » au Mali, et assuré que « cela n’est pas un slogan de victoire, mais une nécessité pour la stabilité » du pays.
« Je souhaite que l’on prenne la main que j’ai tendue », a insisté jeudi IBK, lors d’un bref voyage en Mauritanie, appelant « Soumaila Cissé à gérer le réel et non des illusions ».