Manifestant pour la 3e fois dans les rues de Bamako (capitale du Mali) depuis la proclamation des résultats du second tour de la présidentielle, le 16 août, l’opposition malienne « résiste » toujours à « la main tendue » du président officiellement réélu, Ibrahim Boubacar Kéita, dit IBK.
« IBk est le président nommé par la communauté internationale »
Menée par le principal opposant, Soumaila Cissé, battu (32,84%) à l’élection du 12 août face à IBK (67,16%), la caravane des marcheurs « contre la fraude électorale« , dénoncée par l’opposition depuis le 1er tour, a été lancée à la place de la Liberté vers 11h00 (GMT et locale).
Scandant « IBK voleur ! », « Soumaila président », quelques-uns du millier de manifestants agitaient des pancartes marquées : « Non aux résultats proclamés », « le dernier mot revient au peuple », « IBK, président nommé par la France ».
« IBK est le président nommé par la communauté internationale pour appliquer l’accord de paix », a dit l’activiste Ras Bath, appelant « à la résistance », lors d’un meeting marquant le clou de la marche.
– Une lutte dans le temps –
« Notre résistance n’est pas pour un jour ou deux. Elle sera de longue haleine », a fait savoir l’activiste sous les acclamations des partisans.
« Notre cause est juste, elle gagnera les esprits », a dit Choguel Maiga, candidat au 1er tour de la présidentielle malienne.
Dans une note vendredi soir, le gouverneur du district de Bamako a « interdit » la marche de l’opposition, évoquant « l’Etat d’urgence en vigueur » dans le pays.
Pour ce qui est de « l’interdiction de la marche, j’étais serein et je savais qu’il n’y aurait rien », a dit Soumaila Cissé qui est allé donner une poignée de main à quelques-uns des 200 agents des Forces de sécurité maliennes qui ont encadré la marche.
Dans un discours jeudi, à Bamako, le chef de file de l’opposition, a « rejeté catégoriquement et sans équivoque » le verdict de l’élection présidentielle, entériné le 20 août par la Cour constitutionnelle du Mali, estimant en être « le légitime vainqueur » et assuré qu’il s’opposera « à ces résultats par tous les moyens juridiques et politiques », afin « de restaurer la démocratie » dans son pays.
Le 20 août, IBK qui a expliqué que « l’unité est la grande urgence de ce moment » au Mali, a « tendu la main » à M. Cissé, assurant que « cela n’est pas (une attitude de vainqueur), mais une nécessité pour la stabilité » du pays.
« Je souhaite que l’on prenne la main que j’ai tendue », a insisté jeudi IBK, lors d’un bref voyage en Mauritanie, appelant « Soumaila Cissé à gérer le réel et non des illusions ».