A l’instar d’autres ports africains, Vincent Bolloré a acquis d’importantes parts de marché au Port autonome d’Abidjan (PAA). Cependant, ces différents contrats très juteux n’ont pas toujours été conclus selon les règles de l’art.
Vincent Bolloré plonge également à Abidjan
Le 24 avril dernier, Vincent Bolloré était placé en garde-à-vue à la police judiciaire de Nanterre, région parisienne, par le parquet national financier. Le président de la multinationale française était accusé de « corruption d’agents publics étrangers » dans l’attribution des terminaux à conteneurs des ports de Lomé (Togo) en 2009 et de Conakry (Guinée) en 2010. Cette affaire n’est pas encore close qu’un autre scandale vient éclabousser le patron du groupe Bolloré.
En effet, selon une enquête de journalistes français, Vincent Bolloré s’est vu concéder le terminal à conteneurs du port d’Abidjan par de basses manœuvres, notamment un « trafic d’influence et de corruption ».
A en croire les enquêteurs, l’industriel français a fait jouer ses « relations de pouvoir et d’intérêt avec certains chefs d’Etat africains ». Appuyé par les présidents Nicolas Sarkozy (2007-2012) et François Hollande (2012-2017), le patron de Bolloré Transport & Logistics (BTL) a connu un essor fulgurant de ses activités ces dernières années. Aussi, s’est-il posé en « maître au port d’Abidjan » où il règne depuis plus d’une décennie.
Le terminal à conteneurs du port de San Pedro est récemment tombé dans son escarcelle. Le deuxième terminal à conteneurs du PAA lui a également été concédé en 2013 sous la présidence d’Alassane Ouattara. Il a par ailleurs réceptionné, en février dernier, un nouvel entrepôt de stockage de 10 hectares et une station d’empotage de fèves de cacao destinées à l’exportation. Le groupe entend en outre poursuivre le développement d’une deuxième base logistique dans la nouvelle zone industrielle de Yopougon sur ses 40 hectares de terrain récemment acquis.
Notons que les retombées fiscales officielles de tous ces investissements se chiffrent, pour l’Etat de Côte d’Ivoire, à des centaines de milliards de FCFA. Cependant, l’on note que dans tous ces contrats, des dessous de tables et autres rétro-commissions sont perçus au mépris de toutes règles « éthiques et démocratiques ».
Depuis les révélations sur ces pratiques mafieuses de Bolloré à travers le continent « une information judiciaire a été ouverte pour les mêmes chefs d’inculpation dans ces affaires de concessions portuaires au Togo, au Gabon, en Côte d’Ivoire et au Cameroun », indiquent les enquêteurs.