Le général Gilbert Diendéré, principal accusé au procès du putsch manqué de septembre 2015 au Burkina Faso, a dit mardi à Ouagadougou n’avoir « jamais été intéressé par le pouvoir », expliquant avoir pris les commandes avec le « soutien » de la hiérarchie militaire et des médiateurs de la crise réunis au sein du comité des sages.
Diendéré a affirmé ne pas être intéressé par le pouvoir lors de son procès au putsch manqué
« Je n’ai jamais été intéressé par le pouvoir politique », a affirmé l’ex-chef d’état-major particulier de l’ancien président Blaise Compaoré, assurant qu’il ne voyait aucun inconvénient à « rendre le pouvoir » au président de la transition Michel Kafando.
L’accusé a ensuite signifié avoir posé comme condition aux émissaires de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) une « garantie pour la sécurité » de ses hommes, en cas de « représailles ».
Selon les dires du général, au deuxième jour de son audition, il a accepté d’assumer la responsabilité du coup de force manqué face aux refus successifs de l’ex-président Jean-Baptiste Ouadraogo et du général Zagré de se « porter au devant des choses ».
Gilbert Diendéré a été proclamé le 17 septembre 2015 président du Conseil national de la démocratie (CND) qui avait pris le pouvoir, après que des éléments du Régiment de sécurité présidentielle (RSP, ex-unité d’élite) ont fait irruption en plein conseil des ministres la veille et pris en otage M. Kafando et son gouvernement.
Libéré le soir même de son interpellation, Michel Kafando a été rétabli dans ses fonctions le 22 septembre, après une médiation de la Cedeao.
Ce sont 84 personnes, dont neuf en fuite, qui sont poursuivies essentiellement pour « attentat à la sûreté de l’Etat », lors du putsch manqué de septembre 2015.
La résistance populaire contre la tentative de coup d’Etat a officiellement fait 13 morts et une quarantaine de blessés.