Le ministre ivoirien des Affaire étrangères, Marcel Amon Tanoh, a affirmé jeudi au siège du Conseil de sécurité des Nations Unies que « l’expérience » de son pays « en matière de maintien de la paix a vocation à être poursuivie et partagée » , lors d’un débat de haut niveau ministériel ayant pour thème : « Rôle des États, des Organismes sous-régionaux, régionaux et des Nations Unies dans la prévention et la résolution des conflits ».
Les efforts nationaux et internationaux ont préservé la côte d’Ivoire pendant la crise (Amon Tanoh)
« L’expérience ivoirienne en matière de maintien de la paix ainsi qu’en matière de consolidation et de pérennisation de la paix a donc vocation à être poursuivie et partagée », a affrmé Marcel Amon Tanoh.
Les actions du gouvernement « ont permis de préserver l’Etat et ses Institutions et d’organiser les élections nationales et locales dans la paix et la stabilité, ce qui a fortement contribué à la croissance économique actuelle de la Côte d’Ivoire« , a-t’il-poursuivi.
La Côte d’ivoire a connu plus d’une décennie de crise, avec une crise post-électorale qui a fait officiellement 3000 morts.
Extrait de la déclaration de Marcel Amon Tanoh
« Mesdames et Messieurs,
La multiplication et la persistance des conflits dans le monde qui mettent à rude épreuve l’Architecture de Paix des Nations Unies ainsi que les différents mécanismes de prévention et de résolution des crises, continuent de représenter, pour notre Conseil et pour la Communauté internationale, d’importants défis et des sources de réflexion collective.
Face à la complexité de la situation, il est de plus en plus nécessaire d’adopter des approches innovantes et inclusives qui sortent des sentiers battus, et font appel, dans une synergie d’action, à une plus grande implication de tous les acteurs nationaux, sous-régionaux, régionaux et internationaux, dans la prévention et la gestion des conflits.
Dans ce monde globalisé, où aucune organisation ne saurait à elle seule porter le poids de la responsabilité de la gestion des menaces qui pèsent sur la sécurité collective, le renforcement de la coopération et de la coordination entre les acteurs nationaux, les organisations sous- régionales, régionales et les Nations Unies, s’impose comme une impérieuse nécessité.
La recherché d’une approche plus inclusive de tous les acteurs, prenant en compte une claire définition des responsabilités, demeure, à notre sens, le moyen le plus efficace pour assurer la prévention et la gestion des conflits qui sont au cœur de l’agenda du Conseil de sécurité et fondent son existence.
En effet, le processus de prévention et de gestion des conflits, de plus en plus polymorphes, passe inévitablement par l’existence d’une stratégie commune, acceptée par tous, bénéficiant de l’appropriation nationale et comportant des priorités claires auxquelles l’ONU, la Communauté internationale et les partenaires nationaux devront consacrer des ressources suffisantes. Le cas de mon pays en est une parfaite illustration. Assurément, c’est aux Etats que revient la responsabilité première de déceler et d’annihiler les facteurs structurels et conjoncturels propices au déclenchement des crises, notamment par:
– la réduction des inégalités ;
– la promotion de l’État de droit et de la bonne gouvernance ;
– la facilitation de l’accès à l’emploi pour les Jeunes ; et
– l’appui politique à la mobilisation des ressources, tant humaines que matérielles.
Après plus d’une décennie de crise, la Côte d’Ivoire, qui a très tôt perçu les enjeux du retour à la stabilité, s’est résolument engagée sur la voie de la consolidation de la paix, grâce à l’excellente collaboration entre le Gouvernement ivoirien et les Nations Unies, par le biais de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI).
La conjugaison des efforts nationaux et internationaux a abouti à la mise en place, dans le cadre du Fonds d’appui à la Consolidation de la paix, d’un Plan conjoint, dénommé « Plan d’Action Prioritaire de Consolidation de la Paix» (2011-2014 et 2015-2017) doté de 30 millions de dollars, qui a accompagné les efforts endogènes en matière de gouvernance, de préservation du climat social, de normalisation de la vie politique et de sécurisation des personnes et des biens.
En conséquence, le Gouvernement ivoirien, avec le concours de ses partenaires, est parvenu à restaurer l’Autorité de l’Etat et la sécurité sur l’ensemble du territoire national, à accélérer et à rendre irréversible la réconciliation nationale et la cohésion sociale, à mener avec succès le DDR et la RSS, et à promouvoir l’Etat de droit et les droits de l’homme.
Depuis le départ de l’ONUCI, en juin 2017, le Gouvernement qui a capitalisé sur tous ces acquis, poursuit cette trajectoire vertueuse, avec le soutien de l’Equipe pays des Nations Unies sur le terrain.
Le soutien du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) au Plan National de Développement 2016–2020, en est un témoignage éloquent.
Ces actions ont permis de préserver l’Etat et ses Institutions et d’organiser les élections nationales et locales dans la paix et la stabilité, ce qui a fortement contribué à la croissance économique actuelle de la Côte d’Ivoire.
L’expérience ivoirienne en matière de maintien de la paix ainsi qu’en matière de consolidation et de pérennisation de la paix a donc vocation à être poursuivie et partagée.