Des électeurs de Bassam, qui estiment avoir été « volontairement exclus du listing électoral », manifestaient vendredi matin dans la cité balnéaire.
Des électeurs de Bassam en colère
« Grande marche des 6.577 électeurs volontairement exclus du listing électoral », annonçaient la veille les organisateurs.
Vendredi, près de 100 jeunes dont certains, munis de pilons, machettes se dirigeaient vers la bibliothèque de la commune où environ 30 gendarmes et policiers étaient visibles.
Des incidents avaient été enregistrés dimanche lors des élections municipales à Grand-Bassam, notamment dans des bureaux de vote « favorables » au candidat du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, ex-allié au pouvoir), le maire sortant Georges Ezaley, déclaré perdant par la Commission électorale Indépendante (CEI).
Quatorze bureaux de vote avaient été saccagés avec destruction d’urnes et de bulletins par des individus non identifiés.
Finalement, la CEI n’a pas tenu compte du vote dans ces bureaux qui comptent 6.137 électeurs inscrits et a proclamé vainqueur, Jean-Louis Moulot, candidat du (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix, RHDP) avec 51,91% des suffrages, contre 45,72% pour M. Ezaley.
Pour le secrétaire exécutif du PDCI, Maurice Kacou Guikahué, la CEI « a choisi d’exclure le peuple N’zima dans la désignation du maire ».
Le PDCI a annoncé un recours devant la Cour suprême pour la reprise du scrutin dans les centres où le vote a été annulé, accusant le RHDP de « braquage éhonté ».
Des partisans de M.Moulot qui sont contre la reprise du vote ont aussi manifesté pour le respect de la victoire de leur candidat.
Les forces de l’ordre ont finalement dispensé la manifestation.
Le 30 novembre, la Cour suprême avait annoncé l’invalidation du vote du 13 octobre, à l’issue duquel la CEI avait proclamé la victoire de M.Moulot.
Des violences avaient éclaté à Grand-Bassam après l’annonce de la victoire de M. Moulot, faisant « une trentaine de blessés », selon un bilan du maire sortant Georges Ezaley.