Le nouveau maire élu du Plateau (centre des affaires d’Abidjan), Jacques Ehouo, soupçonné de détournements de fonds à la mairie, a été convoqué jeudi à la direction de la police économique, a annoncé mercredi, son avocat Me Claver N’dry.
Jacques Ehouo devant la police économique
“Le 31 décembre à 16Heures, j’ai été appelé par monsieur le sous-directeur de la Police économique et financière monsieur Bouaki (…) Ce dernier va me tendre une convocation adressée à l’honorable Ehouo Jacques Gabriel pour une comparution le jeudi 03 janvier à 10 heures devant le Directeur de ce service monsieur Timité Namory’’, a déclaré Me Claver N’dry, au cours d’une conférence de presse, au siège du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, ex-mouvance présidentielle), qui a parrainé la candidature du nouveau maire élu, lors de l’élection municipale.
Pour Me N’dry qui co-animait la conférence avec Me Miessan Tompieu, “cette convocation est faite pour empêcher l’installation’’ de son client.
Le 13 décembre, l’installation du nouveau maire élu du Plateau n’avait pas eu lieu et avait été reportée “à une date ultérieure’’.
Déclaré élu par la Commission électorale indépendante (CEI) après les élections municipales du 13 octobre, Jacques Ehouo, dont la victoire avait été confirmée par la Cour suprême, devrait être investit, conformément au programme d’installation des nouveaux édiles des dix communes de la capitale économique ivoirienne, publié par le préfet de région d’Abidjan Vincent Toh Bi.
Finalement, M. Toh Bi qui avait convoqué le conseil municipal, en vue de son installation, avait déserté les lieux, à l’heure indiquée, au motif qu’il y avait eu un incendie à la veille dans un bâtiment annexe de la mairie, alors que la salle des mariages où devrait se dérouler la cérémonie était intacte.
Mardi, le gouvernement, arguant de l’expiration au 31 décembre des mandats des anciens conseils en place dans cinq communes du pays dont le Plateau, a décidé de mettre ces municipalités sous administration préfectorale appelée “délégation spéciale’’.
Une mesure qui “n’est ni légale, ni opportune’’, a réagi au cours de la conférence Me Tompieu, évoquant “un vide juridique orchestré’’ à dessein par le gouvernement.
“Les dispositions légales imposent comment condition sine qua non à la mise en place d’une délégation spéciale par l’autorité de tutelle que l’impossibilité de fonctionnement du Conseil communal soit constatée par la tutelle et donc, fort naturellement, que cette impossibilité de fonctionnement ne soi pas du fait de cette tutelle’’, a-t-il expliqué.