Alors qu’il n’est pas encore légalement constitué, le RHDP revendique d’ores et déjà la majorité au Parlement. A en croire le PM Amadou Gon Coulibaly, le groupe parlementaire RHDP compte à ce jour 164 Députés sur 250. Les jours du PAN Guillaume Soro à la tête du Parlement pourraient donc être comptés si tel est que le camp présidentiel voudrait le destituer.
Guillaume Soro vs le groupe parlementaire RHDP
Diriger à la fois le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif, tel est le défi que compte relever la majorité présidentielle qui est en train de mettre en place une nouvelle coalition politique. Aussi, avant la tenue du Congrès constitutif du RHDP, le 26 janvier prochain, les tenants du pouvoir sont d’ores et déjà en train de ratisser large au sein de l’Hémicycle. C’est dans cette optique que le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly a confié la tâche à un groupe de Députés pour former un groupe parlementaire au sein de l’Assemblée nationale.
Lors d’un atelier de réflexion qui se tient à Grand-Bassam les 11, 12 et 13 janvier, le chef du gouvernement ivoirien a déclaré devant ses convives : « Je me réjouis de ce que vous comptiez déjà en votre sein, 164 députés déjà prêts à intégrer le Groupe parlementaire. J’en parlerai au Président de la République. » Avant de leur confier cette mission : « Je vous invite à continuer à échanger avec vos autres collègues. Car, je suis certain que d’ici le 26 janvier 2019, vous atteindrez le chiffre de 200 députés. Cela, pour montrer très clairement à la face du monde entier que les Ivoiriens ont décidé de se rassembler. Montrer que les ivoiriens disent “Non” à la division. Et que les Ivoiriens disent que la division nous a fait trop de mal par le passé. »
Si le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) obtient effectivement cette majorité écrasante au sein de l’Assemblée nationale, alors toutes les décisions de l’Exécutif pourront passer comme lettre à la poste au Parlement. En pareille occurrence, Guillaume Soro, Président de l’Assemblée nationale, qui rechigne jusque-là à adhérer au Parti unifié pourrait compter ses jours à la tête de cette institution, selon les menaces d’Adama Bictogo. Car selon la Constitution ivoirienne, il faut la majorité des 2/3 des Députés pour lancer la procédure de destitution du chef du Parlement, selon les conditions prévues par la loi fondamentale et le réglement intérieur de l’Assembléee nationale.