Le bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a décidé mercredi de faire appel de la décision des juges d’acquitter mardi l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et son ex-ministre de la Jeunesse Charles Blé Goudé, poursuivis pour “crimes contre l’humanité’’.
Le procureur s’oppose à l’acquittement de Laurent Gbagbo
L’audience suspendue mardi, s’est ouverte par cette annonce du substitut procureur Eric Mac Donald qui a affirmé son intention de déposer une demande d’appel de la décision d’acquittement.
Le procureur demande que les deux hommes restent en détention le temps que la Cour statue sur la demande d’appel.
Pour le bureau du procureur, une remise en liberté est problématique, car il y a risque de fuite. Et la libération de ces deux hommes représente un risque de déstabilisation du pays.
La représentante légale des victimes Paolina Massida a abondé dans le sens du procureur.
“Nous vous demandons de maintenir M. Gbagbo et M. Blé Goudé en prison en attendant l’appel’’, a-t-elle affirmé, appelant la cour à appliquer des conditions si elle décidait de les mettre en liberté.
Pour la défense, au contraire, Laurent Gbagbo a été acquitté. Il a été reconnu innocent et doit donc être libéré.
“Laurent Gbagbo n’est plus accusé. Il a été acquitté. Il n’est plus présumé innocent. Il est reconnu innocent. Et cela change tout. Il a été acquitté de toutes les charges que le procureur a porté contre lui’’, a répondu Me Altit.
“Dans ces conditions, ça n’a aucun sens de penser que Laurent Gbagbo voudrait se soustraire à la justice. Une justice qui l’a acquitté’’, a-t-il poursuivi.
Les mêmes arguments ont été repris par la défense de Charles Blé Goudé.
Les deux accusés se sont même dits prêts si besoin à signer un document écrit dans lequel ils s’engageraient à revenir à la CPI en cas d’un nouveau procès.
La décision de leur libération immédiate ou pas devrait être rendue publique après 15 heures, heure de La Haye.