Le président de l’Union pour la Côte d’Ivoire (UPCI, ex-mouvance présidentielle) Brahima Soro a évoqué des « incongruités » dans les poursuites judiciaires contre les députés Jacques Ehouo et Alain Lobognon, assurant qu’il « n’hésitera pas à revêtir sa toge d’avocat pour (les) défendre » en cas de jugement, dans une interview dimanche.
Brahima Soro assure qu’il « n’hésitera pas à défendre » Ehouo et Lobognon
Quel est votre commentaire sur les poursuites engagées contre les députés Jacques Ehouo et Alain Lobognon?
Nous condamnons ces poursuites qui sont engagées contre les députés Ehouo Jacques et Lobognon, non pas parce que ce sont des personnes qui sont au-dessus de la loi, mais pour nous, les poursuites qui sont engagées ne servent à rien du tout.
Soutenez-vous la thèse d’un acharnement contre ces députés ?
Telles que les choses, se passent, on ne pas dire qu’elles se passent normalement, il y a des anomalies aussi bien en ce qui concerne Ehouo Jacques que le député Lobognon. Ça donne l’impression qu’il y a une sorte de pression qui est mise sur un certain nombre de cadres, des menaces qui pèsent sur les uns et les autres. Pour nous, cela reflète une radicalisation du régime en place. C’est bien la première fois que nous avons des revirements spectaculaires des candidats élus à l’issue d’une élection. On a l’impression que le RHDP parti unifié veut naitre sur les cendres de tout ce qui existe comme opinion différente, ce qui n’est pas normal.
Êtes-vous prêt en tant qu’avocat à les défendre le cas échéant ?
Nous assistons à un début de procédures dans lesquelles nous décelons pas mal d’incongruités, pas mal d’anomalies. A titre personnel si un jugement d’audience devrait intervenir, je n’hésiterais pas un seul instant à revêtir ma toge d’avocats pour aller défendre ces personnalités qui sont aujourd’hui aux prises avec la justice.
Lors de votre dernière session du conseil national de l’UPCI vous avez examiné la situation socio-politique de la Côte d’Ivoire notamment la mise en place prochaine d’une plateforme conduite par le PDCI. Avez-vous été approché pour cette nouvelle plateforme ?
La plateforme qui va être conduite par le pdci, nous avons évoqué le sujet au cours du dernier entretien que nous avons eu avec le président Henri Konan Bédié à Daoukro. Sur le principe, nous étions d’accord, il reste à examiner les modalités pratiques. Pour nous, chaque fois qu’il s’agit de parler de rassemblement, regroupement des Ivoiriens autour d’un projet, nous ne voyons pas d’inconvénients à travailler dans ce sens.
L’un des objectifs de la plateforme est la présidentielle 2020…..
A ce jour nous ne sommes pas aller dans les détails des objectifs et des moyens pour y parvenir donc je ne serai pas à mesure de vous dire davantage.
Quel commentaire faites-vous de l’acquittement de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, maintenus en détention par la chambre d’appel ?
Nous avons tous été soulagés d’entendre que la CPI avait acquitté le président Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Nous en étions heureux. Nous nous attendions à ce que très rapidement, ils regagnent la Côte d’Ivoire. C’est une affaire qui est devant la justice, on attend de voir qu’est ce qui s’est passé pour justifier une telle décision. Pour nous c’est une question de temps, ils seront libérés d’une manière ou d’une autre.
Etes-vous d’avis avec ceux lient le retour de Laurent Gbagbo à une réédition de la présidentielle de 2010 ou qui pensent que le retour de Laurent Gbagbo va participer à la réconciliation ?
A mon avis il ne faut préjuger de rien. Attendons qu’ils reviennent au pays et je suis convaincue qu’ils participeront, comme beaucoup l’ont déjà dit avant moi, au processus de réconciliation qui chacun le constate n’est pas achevé. C’est un chantier qui est tout ouvert, sur lequel il y a encore beaucoup à faire. J’espère que quand le président Laurent Gbagbo sera là il prendra toute la place qui est la sienne dans le projet de réconciliation des Ivoiriens.