Alpha Yaya Touré a du mal à réaliser que Guillaume Soro est poussé à la démission de la présidence de l’Assemblée nationale par ses (anciens) camarades de parti. Le Député-Maire de Gbon-Kolia s’insurge donc contre le sort réservé au Chef du Parlement.
Alpha Yaya Touré évoque l’éventuelle démission de Soro
Adama Bictogo, PCO du Congrès constitutif du RHDP unifié, avait appelé Guillaume Soro et tout autre président d’Institution à rendre le tablier s’ils n’adhéraient pas au Parti unifié. Le Président de l’Assemblée nationale n’ayant pas participé à cette grande rencontre des houphouëtistes, il fallait s’attendre aux conséquences qui en découleraient.
Le Président Alassane Ouattara avait alors annoncé, lors de la cérémonie de présentation de vœux de la presse au Président de la République, que la démission de Soro était déjà acquise, et qu’elle se fera dès le mois de février. Au lendemain de cette révélation, le Chef de l’Etat avait envoyé deux ministres, notamment Téné Birahima Ouattara dit « Photocopie » et Gilbert Kaffana Koné, au domicile de Soro Guillaume pour lui faire signer l’acte de démission. Mais ces derniers sont retournés sans avoir eu gain de cause.
L’on apprend cependant qu’une session extraordinaire de l’Assemblée nationale a été convoquée pour ce vendredi 7 février. L’ordre du jour de cette réunion des Députés n’a nullement été mentionné sur la convocation dont nous avons reçu copie. Mais l’idée de la démission de Soro taraude tous les esprits ces derniers jours
Face à toute cette pression exercée sur son mentor, l’Honorable Alpha Yaya Touré a crié son ras-le-bol. Dans un post qu’il a publié sur les réseaux sociaux, ce membre de la GSK Team estime que « Guillaume Soro ne mérite pas çà ».
L’intégralité du message d’ Alpha Yaya Touré
« Démissionnera, démissionnera pas ? C’est la question que se posent les Ivoiriens et les observateurs de la scène politique nationale. Et elle prend tout son sens avec la convocation adressée par le président de l’Assemblée nationale aux députés pour ce vendredi.
Chacun se dit intérieurement que l’ordre du jour principal de cette session extraordinaire sera, à n’en point douter, la question de la démission de Guillaume Soro qui subit déjà de fortes pressions dans ce sens, de la part de l’Exécutif.
Il s’agit, visiblement, de faire payer à celui-ci son refus d’adhérer au RHDP, surtout son absence au 1er Congrès ordinaire de la coalition qui s’est déroulée le 26 janvier 2019, au stade Félix Houphouët-Boigny. Une attitude que le pouvoir ne lui pardonne, apparemment, pas. Pour autant, est-ce la bonne méthode? Guillaume Soro doit-il être poussé dans le dos parce qu’il n’a pas adhéré au RHDP?
Dans une démocratie, est-ce normal que l’on demande à un élu de vider le plancher parce qu’il a des convictions qui sont différentes de celles de l’Exécutif ? Veut-on vider la démocratie de son essence qui est justement le droit à la différence?
A contrario, nous devons craindre d’aller tout droit dans un régime qui bannit ce droit et qui fait le lit de la pensée unique. C’est pourquoi, je m’insurge contre la démission annoncée du président de l’Assemblée nationale en ce qu’elle consacre la négation des libertés individuelles. En tout état de cause, le pouvoir gagnerait à revoir sa copie. Guillaume Soro ne mérite pas ça.
Touré Alpha Yaya
Député à l’Assemblée nationale